Virage à droite pour le pouvoir en Israël

(RV) Entretien - En Israël, démission inattendue du ministre de la Défense. Moshé Yaalon annonce ce vendredi 20 mai qu'il quitte le gouvernement de Benjamin Netanyahu et prendra ses distances avec le monde politique. Après plusieurs désaccords avec le chef de l'exécutif ces dernières semaines, il évoque son manque de confiance dans le Premier ministre israélien, alors que le gouvernement est en pleine turbulence : Benjamin Netanyahu aurait promis le poste clé de la Défense à Avigdor Lieberman, qui réintégrerait alors le gouvernement israélien. L’annonce a été faite mercredi 18 mai.

Figure politique controversée et ultranationaliste, le retour de l’ancien ministre israélien des Affaires Étrangères marquerait un élargissement inopiné du gouvernement à l’extrême-droite, et à son parti Israël Beiteinou. Avec six sièges à la Knesset, le Parlement israélien, le parti de la droite dure assurerait une consolidation de sa majorité pour le Premier ministre.

Un retournement, alors que pendant plusieurs mois, Benjamin Netanyahu semblait se rapprocher d’un accord avec la gauche, et le chef du Parti travailliste Isaac Herzog. Ce durcissement marque une nouvelle fermeture face à la communauté internationale qui a prévu une conférence internationale début juin 2016 pour relancer le processus de paix israélo-palestinien.

La tendance très à droite du gouvernement israélien n’a finalement rien de nouveau et reflète la droitisation de la société israélienne, comme l’explique Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des universités et directeur de l'IREMMO (Institut de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient). Il réagit à la démission du ministre de la Défense Moshé Yaalon.

Des propos recueillis par Blandine Hugonnet.