Le Pape rend hommage aux médecins missionnaires du CUAMM

(RV) Le Pape François a reçu ce matin les membres du CUAMM ("Collège universitaire des aspirants et médecins missionnaires"), un réseau de médecins missionnaires, de personnels de santé et de bénévoles qui œuvre dans une trentaine de pays d’Afrique subsaharienne. Le Saint-Père a prononcé un discours devant près de 9000 personnes rassemblées dans la salle Paul VI, saluant leur zèle missionnaire auprès des plus démunis. 

Le Pape a remercié les membres du CUAMM pour leur travail quotidien en faveur du droit fondamental qu’est la médecine pour tous. «La santé, a-t-il expliqué, n’est pas un bien de consommation, mais bien un droit universel et l’accès aux soins ne saurait être vu comme un privilège, comme cela est encore hélas perçu dans de nombreuses régions du monde et d’Afrique en particulier».

Dans les pays où les soins et les médicaments sont parfois encore un mirage pour beaucoup, le Pape a salué l’activité généreuse de ces médecins, personnels de santé ou bénévoles qui ont su bâtir un réseau de services permettant de répondre aux besoins des populations.

«Vous avez choisi les pays les plus pauvres de l’Afrique, les zones les plus oubliées, des périphéries géographiques où le Seigneur vous a envoyés pour être des Bons Samaritains, a poursuivi le Souverain Pontife, en franchissant la porte qui vous conduit au tiers-monde : c’est votre porte Sainte !» «En Afrique, a déploré le Saint-Père, trop de femmes meurent encore à l’accouchement et de nombreux enfants n’atteignent pas le premier mois de leur vie en raison de la malnutrition ou des épidémies.»

«Pour assurer un véritable développement authentique, il est nécessaire de s’inscrire dans le temps long, a insisté François, il faut semer avec confiance et attendre avec patience de récolter les fruits». De l’Éthiopie à la Sierra Leone, du Mozambique à l’Ouganda en passant par le Soudan du Sud, l’Afrique a besoin de cet accompagnement patient et attentif.

Le Pape a aussi remercié ces médecins «avec» l’Afrique et non des médecins «pour» l’Afrique, qui affrontent les difficultés du quotidien avec gratuité et désintéressement. Il les a invités à collaborer avec les Églises et les gouvernements locaux dans une logique de réciprocité. Le Souverain Pontife a enfin encouragé les membres du CUAMM à poursuivre le dynamisme missionnaire lancé il y a 65 ans par le fondateur le docteur Francesco Canova et le premier directeur le père Luigi Mazzucato, pour rappeler que l’Église «n’est pas une super clinique pour VIP, mais un hôpital de campagne».