2016-04-30 14:46:00

25e anniversaire de Centesimus annus, l’encyclique sociale de Jean-Paul II


(RV) La troisième encyclique sociale de Jean-Paul II “Centesimus Annus” aura 25 ans ce dimanche 1er mai. Elle fut promulguée à l’occasion du centenaire de “Rerum Novarum” de Léon XIII, première grande encyclique sur la question sociale. Conçue au départ comme un document commémoratif, “Centesimus annus” est en réalité projetée vers l’avenir. Deux ans après la chute du Mur de Berlin, cette encyclique a ouvert une nouvelle page dans la pensée catholique concernant l’économie de marché au service du développement humain.

Dans ce texte, Jean-Paul II insiste sur la nécessité d’une éthique dans l’économie. S’il critique le néolibéralisme et la conception du capital et du profit qui ne tient compte ni de l’homme ni des ressources de la terre, il reconnaît l’aspect positif du marché et de l’entreprise privée à condition que celle-ci s’oriente vers le bien commun. A l’époque, le capitalisme revenait en force en Europe centrale et orientale et s’y présentait souvent comme la seule alternative aux régimes communistes qui venaient de s’effondrer.

Dans cette neuvième encyclique, Jean-Paul II se montre favorable au capitalisme correctement compris, il apprécie l’initiative individuelle, un modèle à proposer aux pays en développement mais il prévient qu’un redoutable combat attend l’humanité pour construire une culture digne de la liberté. Tout en constatant la faillite de l’idéologie marxiste-Léniniste, le pape polonais signale en effet l’émergence de nouvelles pauvretés, de nouveaux risques d’affrontements, ainsi que des problèmes écologiques et de la montée du chômage.

Une critique du capitalisme libéral

Le texte dénonce ce qui dans le capitalisme libéral peut détruire l’homme et la famille et fait appel au rôle régulateur de l’Etat démocratique pour maintenir la solidarité avec les pauvres. Il réaffirme le respect dû à la personne humaine et la destination universelle des biens de la terre. Il encourage l’engagement des chrétiens sur le plan politique, économique et social mais souligne qu’il faut d’abord convertir les cœurs.

Il insiste enfin sur l’importance du savoir, de la connaissance, de la technique, propriété plus importante que les ressources naturelles. “Centesimus Annus” fut saluée tant par la gauche que par la droite. Une fondation instituée en 1993 porte son nom. Composée de laïcs, elle a pour objectif de promouvoir la connaissance de la doctrine sociale de l’Eglise en particulier dans le monde de l’entreprise et des profession libérales et plus généralement des milieux économiques, une manière d’évangéliser la société.

La fondation Centesimus annus, dont le siège se trouve au Vatican, organise des conférences et des cours de formation pour favoriser la rencontre et les échanges entre des spécialistes de la doctrine, des économistes, des experts en sciences sociales, des décideurs et des acteurs de terrain.  Sa prochaine conférence internationale aura lieu au Vatican du 12 au 14 mai et analysera des dossiers tels que l’entreprise dans la lutte contre la pauvreté et le défi de la crise migratoire.

(HD-RF)








All the contents on this site are copyrighted ©.