2016-04-29 17:40:00

Alep vit ses pires heures depuis le début de la guerre en Syrie


(RV) Entretien - Ce samedi à l'aube, une «détente» entrera en vigueur dans la partie nord de Lattaquié, dans l’ouest de la Syrie, et dans les banlieues de Damas. Un accord trouvé ce vendredi 29 avril entre la Russie et les États-Unis, mais qui exclue la ville d'Alep où pourtant la situation empire de jours en jours. L’ONU a dénoncé un «mépris monstrueux pour les vies de civils par toutes les parties au conflit» dans cette zone. Un nouveau bombardement contre un hôpital a fait plusieurs blessés ce vendredi dans la partie rebelle de la deuxième ville de Syrie, 24 heures après une frappe contre le principal centre pédiatrique de la région soutenu par Médecins sans frontières (MSF).

Le raid aérien a tué au moins 32 civils dont des enfants, des patients et des personnels médicaux jeudi 28 avril. Il s’agit de la journée la plus meurtrière depuis cinq ans selon les rebelles. En une semaine, plus de 200 civils ont péri dans les quartiers rebelles d'Alep. Une flambée de violences qui menace le cessez-le-feu en vigueur depuis fin février, s’inquiète l’ONU.

Fait rare, par sécurité, la prière du vendredi, moment important de la semaine pour les musulmans, est suspendue dans les mosquées de la ville à la demande du Majlis Charii, une instance religieuse qui s’est formée dans la zone rebelle.

Le père Ghassan Sahoui vit à Alep où il est le directeur des JRS (Jesuit Refugee Service). Il lance un double appel : aux dirigeants pour relancer un dialogue de paix, et aux chrétiens afin qu'ils prient pour leurs frères syriens. Choqué par les violences, le père Sahoui revient sur la journée du jeudi 28 avril, particulièrement sanglante.

Dans un entretien à l’Aide à l’Église en Détresse, Mgr Antoine Audo, l’archevêque chaldéen d’Alep ne cache pas son inquiétude. «Si les combats continuent comme cela, encore plus de chrétiens quitteront Alep», s’alarme-t-il, précisant qu’avant la guerre, la ville d’Alep comptait plus de 150 000 chrétiens de différentes confessions. Aujourd’hui, environ deux tiers d’entre eux sont des déplacés dans leur propre pays ou se sont réfugiés à l’étranger, par exemple au Liban, mais aussi dans les pays occidentaux. Ceux qui restent sont surtout les plus âgés et les plus pauvres. 

(CV-BH-OB)








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