(RV) Entretien – Les autorités mexicaines ont entravé l’enquête sur la disparition des 43 étudiants d’Iguala en septembre 2014. C’est la conclusion de la Commission interaméricaine des droits de l’homme cette semaine. Le rapport publié dimanche 24 avril 2016 fait plus de 600 pages. Des experts indépendants y dénoncent également des actes de torture à l'encontre des suspects. Selon eux, les jeunes avaient enlevé avant d’être remis à des cartels par des policiers corrompus.
En réaction à ce drame, un nouveau système national anticorruption a été mis en place l’an dernier afin de surveiller les fonctionnaires, mais aussi les entreprises et les particuliers. Cependant, il ne concerne pas le président et ses ministres.
Le Mexique a réussi à arrêter quelques grands chefs des cartels depuis la lutte contre les narcotrafiquants. C’est le cas, par exemple, du baron de la drogue Joaquin Chapo Guzman, rattrapé après s’être évadé de prison. Une arrestation à l’impact médiatique fort, mais aux conséquences limitées. Car même à l’intérieur des prisons, les affaires continuent. Et si des cartels sont démantelés, ils ne tardent pas à renaître sous une autre forme.
En 2006, on comptait 5 grands cartels identifiés. Aujourd’hui, il y en aurait 9 ainsi qu’une quarantaine de groupes de niveau inférieur, conséquence selon Alain Musset de la guerre lancée contre les trafiquants. Il est géographe et directeur d’études à l’EHESS, spécialiste du Mexique. Il est interrogé par Sarah Bakaloglou.
(MD-SB)
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