2016-04-15 18:37:00

L'Ordre de Malte met les photos de Jan Sibik en lumière


(RV) Entretien - Au premier plan, une jeune femme à l’abandon. Elle se meurt du sida dans un hôpital ukrainien, incapable de suivre avec les autres la messe qu’est venue célébrer un prêtre orthodoxe. Sur une autre photo, on voit un jeune adolescent africain, les mains dans les poches. Du haut d’une colline, il surplombe un camp de réfugiés qui s’étend à perte de vue, mais lui plonge son regard las dans l’objectif de Jan Sibik.

Au premier étage de l’Université de la Santa Croce à Rome, 53 clichés pris en Palestine, au Liberia, Kosovo, en Afghanistan ou en Russie, sont à découvrir jusqu’au 28 avril 2016. Lors de l’inauguration de cette exposition intitulée "The Devil within us" ("Le Diable est en nous"), le photoreporter tchèque a présenté trois scènes photographié il y a peu sur l’île grecque de Lesbos où se rendra le Pape François samedi 16 avril. On y voit un père de famille, de l’eau jusqu’à la taille, qui porte au ciel son nouveau-né, du bout des bras.

Cette exposition à l’initiative de l’ambassade tchèque près le saint-siège, a été organisé par l’Ordre de Malte, soutenu par la délégation de l’Union européenne près le Saint-Siège. Quel est le sens de cette exposition ? Marie Duhamel a posé la question au Grand Hospitalier de l’Ordre de Malte, Dominique de La Rochefoucauld-Montbel

Jan Sibik, un photographe au contact des souffrances humaines

Jan Sibik est né à Prague. Il a été quarante fois nominé et par deux fois lauréat du Czech Press Photo (en 1995 et 1999) ainsi que du concours Fujifilm Press Photographer. En 2004, il obtient un troisième prix au World Press Photo dans la catégorie sport pour un reportage sur les lutteurs indiens.
Il a couvert des conflits au Kosovo, en Palestine, au Liberia ou en Angola, mais également des situations de graves crises humanitaires. 

D’ailleurs, cette exposition a été organisée par l’Ordre de Malte pour sensibiliser l’opinion publique avant le Sommet International de l’Aide humanitaire qui se tiendra à Istanbul au mois de mai prochain. Les institutions organisations et associations dédiées à l’aide humanitaire réfléchiront alors au meilleur moyen d’affronter les exigences de demain. Aujourd’hui, 60 millions de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers et parfois leur pays. 120 millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire.

En pleine Année sainte, l’initiative est également tout à fait cohérente avec le rejet d’une «mondialisation de l’indifférence» formulé par le Pape François sur l’île sicilienne de Lampedusa en juillet 2013, expliquent également les organisateurs.

(CV-MD)








All the contents on this site are copyrighted ©.