Le Pape François fête les 400 ans du Collège pontifical écossais

(RV) Le Pape François s’est adressé ce jeudi 14 avril aux supérieurs et séminaristes du Collège pontifical écossais de Rome accompagnés des archevêques de Glasgow et Edinbourg.

Ce séminaire fête ses 400 ans d’existence, un anniversaire lié à une page douloureuse de l’Église catholique : le martyre du jésuite John Ogilvie, torturé et pendu, sous le roi Jacques 1er en raison de sa fidélité à l’Église catholique romaine. Ordonné à Paris, il était revenu clandestinement en Écosse pour exercer son ministère auprès des catholiques écossais réduits au silence. Suite à la Réforme, les objets de culte, peintures, statues avaient été détruits et les prêtres déclarés hors la loi. Son courage poussa d’autres prêtres à retourner en Écosse et à défendre la liberté de l’Église écossaise et sa communion avec le Siège de Pierre.

Dans son discours, le Saint-Père a souligné que nous vivons aujourd’hui aussi une époque de martyrs et dans une culture souvent hostile à l’Évangile. Il exhorte les séminaristes écossais à avoir le même esprit de dévouement que leurs prédécesseurs et à être fidèles à la volonté de Dieu. Dans une homélie à la résidence Sainte-Marthe, cette semaine, le Pape François avait déjà estimé que les chrétiens sont appelés à imiter le courage des martyrs dans des sociétés où ils subissent des persécutions insidieuses,. Dans le monde politique ou professionnel, les chrétiens sont soumis à des pressions visant à leur faire renier leurs convictions.

Érosion de l'Église écossaise

En Écosse, l’Église catholique a été rétablie il y a un peu plus de 150 ans après avoir été hors la loi pendant deux siècles. Les paroisses catholiques ont été repeuplées par les vagues d'immigration irlandaise, italienne et polonaise, et aujourd'hui par les Indiens, Philippins, Africains. Même si la sécularisation est moins forte qu’en Angleterre, l’Église écossaise souffre, selon le journal La Croix, d’une certaine érosion. Le dernier séminaire a fermé en 2002 sur le territoire. Et si les relations œcuméniques sont bonnes entre catholiques et protestants, le sectarisme reste vivace. Il existe encore certains endroits où les enfants sont élevés dans la haine de l’autre confession.

(BH-RF)