2016-04-14 18:16:00

"Centesimus annus", l'encyclique sociale de Jean-Paul II suscite un intérêt renouvelé


(RV) Le Vatican se prépare à accueillir des personnalités du monde entier, dirigeants, experts et universitaires, dont le président équatorien Rafael Correa, son homologue bolivien Evo Morales et le candidat américain aux primaires démocrates, Bernie Sanders. Ils participeront à un atelier de travail à l’occasion du 25° anniversaire de Centesimus annus, l’encyclique sociale de Jean-Paul II qui plaidait pour une économie basée sur la dignité, la justice sociale et le développement durable. Ce symposium, qui se déroule les 15 et 16 avril, est organisé par l’Académie pontificale des Sciences sociales.

Cyprien Viet

Centesimus annus fut publiée à l’occasion du centenaire de la célèbre Rerum novarum de Léon XIII. Ce nouveau document ne suscitait pas à l’époque grand intérêt car le Pape polonais avait déjà publié une autre encyclique sociale. Que pouvait-il ajouter ? Mais les bouleversements de 1989 en Europe de l’est changèrent la donne.

En Pologne, pays natal du Pape, un intellectuel catholique était élu chef du gouvernement et deux mois plus tard son ministre des Finances présentait un plan détaillé pour convertir l’économie nationale en économie de marché. Jean-Paul II qui avait soutenu le syndicat Solidarność se sentit interpellé par ces mutations. Il demanda au Conseil pontifical Justice et Paix de convoquer une vingtaine d’économistes de renom pour réfléchir sur l’avenir des économies d’Europe de l’Est. En somme, un Pape faisait appel à des experts pour peaufiner le Magistère de l’Église.

Quelques années plus tard, dans la foulée, il allait fonder l’Académie pontificale des Sciences sociales. Cette dernière compte bien, en cette fin de semaine, aller au-delà de la simple commémoration et susciter une réflexion académique en profondeur. En un quart de siècle, le contexte économique mondial a beaucoup changé. Les crises récentes ont eu un impact certain sur les peuples, en particulier sur les plus pauvres. Le développement d’internet, la montée en puissance de l’islam, la sécularisation, posent des défis nouveaux. Les personnalités réunies au Vatican vont analyser ces changements économiques, politiques et culturels et le rôle que la Doctrine sociale catholique a joué face à ces défis afin de tracer une feuille de route pour l’action de l’Église dans les prochaines décennies.

Bernie Sanders a été invité à participer à cette conférence. Il a publiquement annoncé avoir accepté, sa présence suscitant une forte médiatisation aux États-Unis, alors que la dernière ligne droite des primaires démocrates s'amorce et que Bernie Sanders semble distancé par Hillary Clinton dans l'État de New York. Mais contrairement à ce que certains médias ont laissé entendre, il n’a pas été invité personnellement par le Pape François. Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a indiqué qu’aucune audience n’était prévue. Le Saint-Père ne devrait pas non plus rencontrer le président Correa. En revanche, un entretien est prévu avec Evo Morales, le président de la Bolivie.

Quant à lui, le vice-président américain Joe Biden est attendu au Vatican le 29 avril à l’occasion d’un congrès international de promotion des cellules souches adultes dans la guérison des maladies dégénératives. Le sénateur démocrate parlera de sa lutte contre le cancer devant les participants de ce congrès organisé par le département ‘Science et foi’ du Conseil pontifical pour la culture. 

(CV-RF)








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