2016-04-13 19:28:00

Il y a 30 ans, saint Jean-Paul II visitait la Synagogue de Rome


(RV) C'était il y a tout juste 30 ans : le 13 avril 1986, Jean-Paul II était accueilli à la Synagogue de Rome par le Grand Rabbin Elio Toaff (décédé presque centenaire en 2015) pour une visite qui reste l’une des images fortes de son pontificat. Le Pape polonais s’inscrivait toutefois dans l’héritage de Jean XXIII, qui passant devant la synagogue en 1959, avait fait arrêter sa voiture pour bénir les juifs. Signe spectaculaire du réchauffement des relations entre juifs et chrétiens, lors de l’agonie de Jean XXIII en 1963, le rabbin Elio Toaff avait participé à une veillée de prière place Saint-Pierre, participant avec quelques juifs de sa communauté à ce temps de prière au milieu d’une foule essentiellement catholique.

Mais ces gestes n’avaient pas eu une médiatisation comparable à celle suscitée par l’accolade de 1986 entre le rabbin Toaff et Jean-Paul II, deux témoins directs des ravages du nazisme, qui avaient ainsi tourné la page de longs siècles d’incompréhension. Dans sa longue intervention, en faisant référence au texte conciliaire Nostra Aetate, Jean-Paul II avait affirmé que «l’Église du Christ découvre son "lien" avec le judaïsme "en scrutant son propre mystère". La religion juive ne nous est pas "extrinsèque" mais, d’une certaine manière, elle est "intrinsèque" à notre religion. Nous avons donc envers elle des rapports que nous n’avons avec aucune autre religion. Vous êtes nos frères préférés et, d’une certaine manière, on pourrait dire nos frères aînés», avait lancé Jean-Paul II, suscitant une grande émotion parmi ses hôtes.

Le 17 janvier 2010, Benoît XVI, le Pape allemand, 65 ans après la Shoah, posait un nouveau jalon dans ce dialogue en devenant le deuxième évêque de Rome à se rendre à la synagogue de Rome, qui était toutefois déjà la troisième synagogue visité durant son pontificat après celles de Cologne, en 2005, et de New York en 2008.

Enfin, le 17 janvier 2016, le Pape François visitait à son tour la Synagogue de Rome, rendant à nouveau grâce à Dieu, car «l’indifférence et l’opposition se sont muées en collaboration et bienveillance. D’ennemis et étrangers, nous sommes devenus amis et frères». Cinquante ans après le Concile Vatican II, le Pape avait réaffirmé les racines juives du christianisme et sa condamnation de toute forme d’antisémitisme.

(CV)








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