(RV) Répondant aux invitations de Sa Sainteté Bartholomée, Patriarche œcuménique de Constantinople, et du Président de la République de Grèce, le Pape François se rendra à Lesbos le samedi 16 avril 2016.
Dans l'île, le Saint-Père, le patriarche Bartholomée, et Sa Béatitude Hiéronymos II, archevêque d'Athènes et de toute la Grèce, rencontreront les réfugiés et leurs hôtes.
Cette île est soumise à une très forte pression migratoire depuis plusieurs mois, avec des réfugiés affluant notamment de Syrie, d'Irak, d'Afghanistan et du Pakistan. Par la voix du cardinal Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical pour les migrants, le Saint-Siège avait exprimé récemment son opposition à l''accord Union Européenne-Turquie qui prévoit une expulsion systématique vers la Turquie des migrants débarqués illégalement sur les côtes grecques.
Le Pape François a multiplié les déplacements et interventions sur ce thème, notamment en se rendant sur l'île italienne de Lampedusa pour sa première sortie hors de Rome, en juillet 2013. Plus récemment, le 24 mars dernier, il avait célébré la messe du Jeudi Saint dans un centre pour migrants de Castelnuovo di Porto, au nord de Rome.
Sur un plan politique, il s'agira de la deuxième visite d'un Pape en Grèce, après celle effectuée par saint Jean-Paul II en 2001 à Athènes, dans un climat œcuménique difficile.
Solidarité œcuménique face à la crise migratoire
Ce voyage du Pape François s'inscrira dans un contexte très différent, marqué par la solidarité des Églises face à l'urgence humanitaire. L’archevêque d’Athènes et de toute la Grèce, Hiéronymos II, appelait encore dimanche dernier, dans une lettre adressée au Conseil œcuménique des Églises,à «une intervention européenne efficace, impérative». Le primat de l’Église orthodoxe grecque espérait un réveil solidaire, contre la fermeture des frontières européennes.Or ce lundi, la Grèce conformément au plan récemment adopté entre l’Union européenne et Ankara, a commencé à expulser des dizaines de migrants vers la Turquie, qui, à son tour, pourrait les renvoyer dans leur pays d’origine, la Syrie en guerre.
C’est dans ce contexte que le Pape se rend en Grèce, lui qui ne cesse de dénoncer la «mondialisation de l’indifférence» depuis le premier déplacement de son pontificat sur l’ile de Lampedusa en juillet 2013. Fils de migrants italiens en Argentine, le Saint-Père a depuis, à de nombreuses reprises, demandé aux couvents, paroisses et sanctuaires d’accueillir leurs frères exilés. François qui a également exhorté les États à ouvrir leurs portes et leurs cœurs aux migrants qui fuient les guerres ou la pauvreté. Il l’a fait en septembre dernier devant le Congrès américain, et aussi devant le Parlement européen à Strasbourg. En novembre 2014, déjà, il invitait l’Europe fatiguée à promouvoir encore ses valeurs fondatrices d’accueil et de justice.
Les précisions du père Lombardi
Interrogé par Sergio Centofanti, du service italien de Radio Vatican, le père Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, a précisé dans quel état s'esprit ce prépare ce nouveau voyage du Pape François. «Comme nous le savons, le Pape est toujours extrêmement attentif à toutes les grandes urgences du monde d'aujourd'hui, en particulier quand il y a des personnes qui souffrent, qui ont besoin de notre solidarité et de notre aide.» Ce voyage se situe donc dans la continuité de celui effectué à Lampedusa en juillet 2013.
Pour le père Lombardi, l'autre dimension de ce voyage est l'œcuménisme : «Puisque nous sommes dans une région qui, du point de vue de l'Église chrétienne, est principalement orthodoxe, il le fait avec les autorités orthodoxes compétentes, qui sont le Patriarche de Constantinople et l'archevêque d'Athènes. Donc, c'est un geste de solidarité et de proximité chrétienne face au grand problème des réfugiés, des migrants, qui est accompli avec les représentants des Églises chrétiennes.»
«Ceci est naturellement une invitation à la responsabilité et à l'engagement pour tous : le Pape ne fait pas des actes de caractère directement politique, il fait des actes de caractère humain, moral et religieux. (...) qui rappellent la responsabilité de chacun, en fonction de son domaine de compétence et de sa situation dans la société et dans les rapports avec les autres, précise le père Lombardi. Donc, c'est certainement aussi une invitation aux politiques à agir dans la recherche de solutions plus humaines, respectueuses et solidaires face aux personnes qui souffrent dans ces grands mouvements problèmatiques du monde d'aujourd'hui.»
(CV)
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