2016-03-30 15:38:00

Un civil devient président en Birmanie, un signe d'espérance


(RV) Le cardinal birman Charles Maung Bo voit des signes de résurrection dans son pays. Il l’écrit dans son message pascal alors qu’une nouvelle ère vient de s’ouvrir en Birmanie. Après des décennies de domination militaire, le premier président civil, Htin Kyaw, un proche de la prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi, a prêté serment ce mercredi 30 mars 2016 devant le Parlement. La dame de Rangoun sera, quant à elle, à la tête d’un super ministère nouvellement créé comprenant notamment les Affaires étrangères. C’est le dernier acte d’une longue transition politique qui a commencé après les législatives de novembre, le premier scrutin libre depuis un quart de siècle auquel les Birmans ont participé en masse. C’est une fête de Pâques très spéciale pour le peuple birman, constate l'archevêque de Rangoun.

«Dans un monde qui étouffe dans l’obscurité, l’histoire montre que l’espérance de la résurrection demeure dans le cœur des hommes». Pour le prélat birman, la mort et la résurrection du Christ sont un modèle de référence pour l’histoire récente de la Birmanie où la liberté renaût après tant d’années d’oppression politique et religieuse. Le cardinal Bo invite les chrétiens à annoncer un message de miséricorde, de pardon et de réconciliation et à adopter une attitude positive à l’égard de ceux qui sont blessés.

Les chrétiens invités à déplacer les montagnes

Le nouveau gouvernement civil birman est investi d’immenses espoirs dans un pays où un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. Parmi les chantiers les plus délicats : l’éducation, la santé, mais aussi les conflits armés ethniques en cours dans plusieurs régions frontalières. Et ce alors que l’armée birmane reste très puissante politiquement.

En Birmanie, les minorités ethniques non bouddhistes ont été marginalisées par la junte militaire au pouvoir. Mais selon le cardinal Bo, la communauté catholique se doit à présent de promouvoir la paix, le développement humain, l’affirmation des droits des populations indigènes. «Nous avons été persécutés, souligne-t-il, ensevelis dans la tombe de la pauvreté. Beaucoup d’entre nous ont vécu un long chemin de Croix. Mais Dieu parle à travers les signes des temps». L’archevêque birman se dit convaincu que la Birmanie est en train de tourner la page de son passé douloureux. Il exhorte les fidèles à s’efforcer de déplacer les montagnes.

(MD-RF avec AsiaNews/AFP)








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