2016-03-17 09:50:00

L'accord migratoire avec la Turquie divise les dirigeants européens


(RV) Les pays européens vont-ils s’entendre pour finaliser l’accord controversé conclu avec la Turquie le 7 mars 2016 ? C’est tout l’enjeu du Conseil européen qui se tient jeudi 17 et vendredi 18 mars à Bruxelles.

Les précisions de Samuel Bleynie.

Bien que dans tous les esprits, le dossier migratoire ne sera abordé officiellement qu’à partir du jeudi soir, lors d’un diner qui s’annonce tendu entre des européens divisés. Le projet d’accord négocié par la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre turc Ahmet Davutoglu prévoit que les nouveaux migrants arrivant sur les iles grecques seront renvoyés en Turquie. Pour chaque syrien renvoyé, les Européens réinstalleraient ensuite un autre Syrien depuis la Turquie, mais de manière légale.

Mais plusieurs points posent problème, comme la légalité même de l’accord. L'Organisation des Nations unies a mis en garde contre « des possibles expulsions collectives et arbitraires ». La Commission européenne a répondu en affirmant que chaque demandeur d’asile se verrait garantir un traitement individuel de sa demande et des moyens de recours.

Adhésion à l'Union européenne et visas

Autres réserves : celles sur les concessions faites à la Turquie en échange de cet accord. La République de Chypre, divisée en deux depuis l’invasion de la partie nord par la Turquie en 1974, s'inquiète de la perspective d’une relance accélérée des négociations d’adhésion à l’Union européenne. Une adhésion « pas à l’ordre du jour », a tenté de rassurer mercredi 16 mars Angela Merkel, soulignant que l’Europe devra rester ferme sur les valeurs démocratiques alors qu’Ankara est accusé de dérive autoritaire.

De son côté, la France a émis des doutes sur une autre contrepartie : l’accélération du processus de suppression des visas pour les Turcs dans l’espace Schengen. Il n’y aura « aucune concession », a affirmé le président français François Hollande.

« La liste des problèmes à résoudre avant que nous puissions trouver un accord est longue », a résumé le président du Conseil européen Donald Tusk. Les discussions risquent donc d’être vives entre les dirigeants européens, qui rencontreront le prermier ministre turc Ahmet Davutoglu vendredi 18 mars dans la matinée.

(SB)








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