2016-03-11 11:30:00

Commentaire de l'Évangile du dimanche 13 mars 2016


(RV) Voici le commentaire de l'Évangile de ce dimanche 13 mars 2016. Le père Pascal Montavit s'appuit sur l'Évangile selon saint Jean, chapitre 8, versets 1-11 : «Celui d’entre-vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à jeter une pierre».

L’Évangile de ce cinquième dimanche de Carême est celui de la femme adultère. Ce récit peut être lu de trois manières : soit du point de vue du groupe des scribes et des pharisiens qui accuse, soit du point de vue de Jésus qui libère, ou soit du point de vue de la femme adultère qui est pardonnée.

L’attitude des scribes et des pharisiens nous interroge sur les différentes influences qui pourraient s’exercer sur nous. Nous les voyons, ces hommes, se présenter devant Jésus, ensemble et en force. Ils sont accusateurs et sûrs de leurs paroles : Moïse a ordonné de lapider les femmes adultères, que pourrait bien dire Jésus ? Le Seigneur leur répond : «Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre» (Jn 8,7). Autrement dit, Jésus désolidarise le groupe pour renvoyer chacun à sa conscience. Parfois, nous pouvons nous laisser entraîner par un groupe, penser avoir raison ou être forts parce que nous sommes emportés par le mouvement général. Mais qu’en est-il en vérité, si nous nous trouvons face à nous-mêmes ? Sommes-nous vraiment libres vis-à-vis de notre entourage ou nous laissons-nous emporter par des paroles ou des actions qui, au fond, nous éloignent de Dieu ?

La femme pécheresse, elle, fait l’expérience d’être rejetée par les hommes. Jésus commence donc par la libérer de ses accusateurs. Cette femme est certainement, elle aussi, amenée à pardonner à ses accusateurs. En effet, il y a une forme d’injustice à être portée comme cela devant Jésus : en effet, l’adultère, elle ne l’a pas commis toute seule ! Où est l’homme qui l’accompagnait ? Selon la Loi de Moïse, l’homme adultère aussi doit être mis à mort (Lv 20,10).

Puis, Jésus la libère d’une condamnation divine en lui disant : «Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus» (Jn 8,11). La femme pècheresse et pardonnée est alors placée devant un nouveau chemin : se pardonner à elle-même et se mettre à la suite du Christ. Nul doute que les jours qui vont suivre ne vont pas être faciles pour elle. Mais elle est forte du pardon de Jésus et elle peut maintenant se reconstruire. Cette expérience du pardon, nous sommes appelés à la faire, nous aussi, dans le Sacrement de Réconciliation durant ce temps de Carême. Quelle que soit notre faute, le Seigneur nous pardonne et nous relève.

Enfin, regardons ce récit du côté de Jésus. Tout le monde vient à lui et lui, par deux fois, s’abaisse et commence à écrire avec son doigt sur le sol. En grec, il est bien dit "écrire" et non pas "faire des traits ou des signes" sur le sol. Le doigt de Jésus écrivant au sol fait penser au doigt de Dieu qui a gravé les tables de la Loi avant de les donner à Moïse. Dans le livre de l’Exode, il est dit : «Dieu remit à Moïse les deux tables du Témoignage, tables de pierre, écrites du doigt de Dieu». Cette Loi de Moïse qui est mise en avant par les pharisiens, Jésus montre qu’il est en train de l’accomplir. La Loi de Moïse fut donnée durant un temps, en raison de la dureté du cœur de l’homme. Mais vient maintenant le temps de la Grâce et de la Miséricorde. La Loi est réécrite par Jésus afin que se révèle l’Amour salvifique de Dieu pour tous les hommes.

En ce jour, nous pouvons entendre ces paroles de Jésus : «Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus». La Miséricorde de Dieu est infiniment plus grande que notre péché, quel qu’il soit.

(CV-PM)

 








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