2016-03-10 15:05:00

Le décès de Jean-Bernard Raimond, diplomate et admirateur de Jean-Paul II


(RV) Ancien ministre des Affaires étrangères et ancien ambassadeur de France près le Saint-Siège, Jean-Bernard Raimond est décédé ce lundi 7 mars 2016 à Neuilly-sur-Seine. Il avait 90 ans.

Figure très respectée au Quai d’Orsay, membres des cabinets de plusieurs ministres gaullistes, il avait notamment été ambassadeur de France au Maroc, de 1973 à 1977, en Pologne de 1982 à 1984 et en URSS de 1985 à 1986, au début de l’ère Gorbatchev.

Il avait été ensuite ministre des Affaires étrangères sous la première cohabitation, de 1986 à 1988, avant de redevenir ambassadeur, cette fois-ci auprès du Saint-Siège, de 1988 à 1991. Il fut alors un témoin du rôle clé joué par Jean-Paul II dans l’effondrement du bloc communiste, dont il avait pu constater les fragilités dans ses précédentes responsabilités à Varsovie et à Moscou. En plein "état de guerre" promulgué par le général Jaruzelski, Jean-Bernard Raimond avait d’ailleurs remarqué l’immense succès populaire du voyage de Jean-Paul II en Pologne en 1983. Un succès mal compris alors à Paris, où le président François Mitterrand et le Premier ministre Pierre Mauroy, qui avait des ministres communistes dans son gouvernement, n’avaient pas anticipé la portée subversive des interventions du chef de l’Église catholique.

Ses expériences romaine et polonaise lui avaient fourni la base de réflexion pour son livre Jean-Paul II, un pape au cœur de l’histoire, ouvrage paru en 1999 aux éditions du Cherche-Midi, et réédité en 2005, suite au décès du Pape.

Après une longue carrière dans la diplomatie, Jean-Bernard Raimond s’était lancé en politique et fut député RPR des Bouches-du-Rhône, de 1993 à 2002. Il fut aussi en 1999, le président du Comité d’organisation de l’année du Maroc en France, marquée par la mort du roi Hassan II quelques jours après sa venue à Paris pour le défilé du 14 juillet.

Bien que proche du président de l'époque, Jacques Chirac, Jean-Bernard Raimond avait exprimé en 2005 sa tristesse face à l’évolution très "laïque" du président de la République, notamment au sujet du refus français de faire mention des racines chrétiennes de l’Europe dans le  projet de Traité constitutionnel européen. Un refus qui, selon lui, allait contre le projet de réunification spirituelle de l’Europe pour laquelle s’était battu Jean-Paul II, le «prophète désarmé», dont il avait pu constater le rayonnement international à la fin du XXe siècle.

(CV)








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