2016-03-09 13:39:00

Les évêques d'Afrique du Sud s'inquiètent du racisme persistant


(RV) Les évêques sud-africains exhortent au dialogue dans une société où «le racisme et les divisions raciales sont encore présents». Dans une lettre pastorale intitulée "Un appel pour surmonter le racisme", et relayée par l’agence Fides, ils rappellent que «le dialogue, rationnel et respectueux, est nécessaire de manière à nous ouvrir pour recevoir la guérison de Dieu». Une invitation en cette année de la miséricorde à «s’engager dans une conversion crédible et totale».

Olivier Bonnel

«L’Afrique du Sud est désormais entrée dans sa troisième décennie de démocratie mais le pays ressent encore des discriminations raciales». Elles se traduisent surtout par «des disparités économiques et sociales». A partir de ce constat, et soulignant que «les blessures de siècles de domination coloniale et de décennies d’apartheid ne sont pas encore complètement guéries» les évêques invitent à un «dialogue transparent, rationnel et respectueux». Tout en reconnaissant «que ce n’est pas facile» et que certains «préféreraient l’éviter» ils soulignent que cette Année Sainte offre une formidable occasion «de conversion» afin «de surmonter le racisme».

Une conversion, précise Mgr Stephen Brislin, Archevêque du Cap et président de la conférence épiscopale d’Afrique du Sud qui doit avant tout passer par une étape importante : «reconnaître la présence de racisme au sein de l’Église, avant et durant l’apartheid et au cours de ces années de démocratie». «Humblement, indique-t-il, en tant que Pasteurs, nous nous prosternons devant Dieu et devant tous ceux qui souffrent afin de demander pardon pour notre complicité historique avec le racisme au sein de l’Église».

Ce dialogue auquel les évêques invitent sera mis en place au niveau diocésain et paroissial. Le but est de valoriser les différentes cultures présentes à l’intérieur des communautés de fidèles. Il doit s’accompagner de la prière et du jeûne.

Appel au dialogue sur le mouvement étudiant

Autre demande de dialogue en Afrique du sud : cette fois-ci elle concerne les étudiants. La Conférence Episcopale d’Afrique Méridionale (regroupant l'Afrique du Sud, le Botswana et le Swaziland) souhaite «un dialogue sincère sur les questions soulevées par les étudiants sur les différents campus». Elle s’exprimait dans un communiqué, suite aux manifestations étudiantes dans le pays.

Pour Mgr Abel Gabuza, Evêque de Kimbarley et Président de la Commission Justice et Paix, ce dialogue sous-tend clarté et transparence «sur les délais dans lesquels l’Université et le gouvernement répondront aux questions des étudiants, y compris concernent la requête d’une instruction supérieure gratuite». Un dialogue honnête, indique t-il, signifie «disposer de politiques claires à propos de la transformation de nos universités, afin de mettre fin au racisme et aux modèles coloniaux sur lesquels a été conçue l’université».

«En tant qu’Église, nous soutenons avec force la campagne des étudiants visant à mettre fin aux barrières financières placées à l’entrée et tout au long de l’instruction supérieure» déclarent les évêques tout en exprimant leur préoccupation face au niveau de violence et de vandalisme associés aux protestations des étudiants.

«L’escalade de violence et de vandalisme sur les campus fait le jeu de ceux qui cherchent à discréditer la légitimité de cette campagne» souligne Mgr Gabuza. «Les partis politiques, précise t-il, représentent une partie du problème de la violence sur les campus. Ils peuvent également être une partie de la solution.»

En octobre dernier, le président sud-africain, Jacob Zuma, a accueilli les demandes des étudiants visant à ne pas augmenter les taxes universitaires en 2016, tout en promettant que le gouvernement aurait augmenté les fonds destinés aux étudiants les moins fortunés.

(CV-HD)

 

 








All the contents on this site are copyrighted ©.