2016-03-07 13:40:00

Au Darfour, les violations des droits de l'homme continuent


(RV) Oublié des médias, le Darfour revient sur le devant de la scène. Les combats ont repris depuis la mi-janvier entre les forces gouvernementales soudanaises et les rebelles de l’Armée de libération du Soudan. Selon l’Onu, des dizaines de milliers de civils, principalement des femmes et des enfants en fuite ,sont dans une situation humanitaire désespérée. Il s’agirait du pire déplacement de populations civiles depuis une décennie dans cette région. De plus, l’acheminement des vivres est compliqué, cette région montagneuse étant difficilement accessible. Caritas dénonce une action militaire dévastatrice, digne des conflits les plus sanglants.

Malgré les déclarations de Khartoum, les armes ne se sont jamais tues, les viols se poursuivent ainsi que les violations massives des droits de l’homme. Selon l’organisation catholique, la situation s’est même aggravée avec la présence de milices en tous genres. Plus de 3 millions de personnes vivent actuellement dans des conditions de pauvreté extrême. De nombreux déplacés sont réfugiés dans des camps depuis des années. Toute la région est frappée par une vague de sécheresse provoquée par les caprices du phénomène El Nino qui a atteint cette année un record d’intensité. Les conséquences sont dramatiques pour le bétail et les récoltes.

Omar El Béchir, recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre

Dans ce contexte précaire, Caritas poursuit son action en collaboration avec d’autres ONG. Elle plaide en faveur d’une solution politique et d’un partage équitable des ressources naturelles, d’autant que selon des recherches récentes le sous-sol désertique serait riche en or et en eau. En 2016, Caritas et leurs partenaires comptent assister plus de 500 000 personnes, des déplacés pour la plupart, mais aussi des agriculteurs et des éleveurs.

Caritas Italie a débloqué quelque 40 000 euros destinés à la distribution de vivres et d’eau potable, à la construction de puits et de latrines et pour renforcer la capacité des communautés locales à pourvoir à leur subsistance. Malgré ce tableau dramatique, le président soudanais Omar El Béchir a déclaré le 4 mars que le dialogue national au Darfour avait atteint sa phase finale et que le dossier était clos. Selon lui, les groupes armés se sont désintégrés et certains de leurs membres sont devenus mercenaires notamment en Libye.

Omar Al-Béchir est lui-même recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre dans le conflit du Darfour. En 2003, des rebelles non arabes s’étaient soulevés pour réclamer la fin de la marginalisation économique du Darfour et un partage du pouvoir avec le gouvernement de Khartoum dominé par les Arabes. Depuis les combats n’ont jamais cessé même s’ils sont parfois moins intenses. Le conflit au Darfour a déjà fait plus de 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés. (OB-RF)








All the contents on this site are copyrighted ©.