Le cardinal Onaiyekan souhaite une «renaissance spirituelle» du Nigéria

(RV) Le Nigeria a besoin d’une renaissance spirituelle sincère, morale et nationale, tel est l'appel du cardinal John Onaiyekan. L’archevêque d’Abuja s’exprimait au cours de l’assemblée plénière des évêques nigérians qui s’est tenu ces derniers jours sur le thème "L’Église catholique : promouvoir la miséricorde, la justice sociale et la paix". Une occasion de rappeler combien l’Église du Nigeria est impliquée dans la transformation de la société, dans un pays où les défis ne manquent pas.

Cyprien Viet

Le pays doit faire face à deux défis majeurs note le cardinal Onaiyekan, à savoir la corruption et l’insécurité. Des défis qui ne pourront être affrontés que si tous les Nigérians s’engagent à soutenir la nation. Pour l’archevêque d’Abuja, chacun doit se mobiliser, sans sous-évaluer l’importance des armes spirituelles, car les défis du pays ont parfois de profondes racines morales. Ainsi, le cardinal nigérian invite à l’introspection, expliquant notamment que l’insurrection terroriste qui secoue le pays, à travers les attentats meurtriers de Boko Haram, est étroitement liée à la corruption criminelle et massive qui gangrène le pays.

Mais face à la dilapidation de l’argent public, le cardinal Onaiyekan invite à ne pas céder à la colère, mais à chercher un moyen efficace d’aller de l’avant, en ayant recours aux valeurs communes spirituelles et religieuses du pays. L’Eglise nigériane a rappelé le cardinal conduit depuis longtemps une guerre contre la corruption avec des armes comme la prière et l’exhortation «car le pays, au-delà de la légalité des procédures a besoin d’une renaissance morale, nationale et spirituelle».

Le cardinal Onaiyekan a ainsi proposé une stratégie des "3 R" : repentance, réparation et réconciliation. Sur la menace que constitue Boko Haram, l’ancien président de la conférence épiscopale nigériane explique enfin que «plutôt que de vouloir penser à tuer tous les terroristes, il serait plus constructif d’essayer de les réintégrer dans la communauté nationale, sachant qu’ils sont Nigérians».

(CV-OB)