2016-02-22 15:36:00

L'épiscopat indien s'inquiète des suicides d'agriculteurs


(RV) Le diocèse indien d’Amravati se mobilise contre les suicides des agriculteurs qui connaissent une hausse inquiétante. La pauvreté et les difficultés quotidiennes sont à l’origine d’un véritable génocide dans le monde agricole, souligne l’évêque d'Amravati, Mgr Elias Gonsalves, dont le diocèse enregistre un des taux les plus élevés du pays.

Les agriculteurs sont touchés par les pénuries, la sécheresse, l’indigence et s’engouffrent dans une spirale d’endettement et de désespoir. De plus, au cours de ces huit dernières années, les récoltes ont été mauvaises. L’Église catholique s’efforce de lutter contre ce fléau en appelant ses fidèles à faire preuve de générosité, surtout en cette Année Sainte de la miséricorde. Un fléau qui n’est pas nouveau en Inde : 60% de la population dépend directement ou indirectement de l’agriculture ; les deux tiers des terres ne sont pas irriguées et les paysans sont dépendants des conditions climatiques ; la plupart d’entre eux sont obligés de louer des terres pour cultiver ; ils n’ont pas accès aux banques et doivent s’en remettre à des usuriers locaux qui leur infligent des taux exorbitants ; les compensations gouvernementales pour les mauvaises récoltes restent négligeables.

Face à cette situation, le diocèse d’Amravati a créé une agence dont la mission est de soulager les souffrances des agriculteurs endettés et de prévenir les suicides. Malgré le nombre exigu du nombre de ses fidèles - 7000 seulement sur une population de 11 millions d’habitants - ce diocèse est déjà venu en aide à quelque 11 000 victimes de catastrophes naturelles, à plus de 3000 paysans endettés et à plus de 1500 malades du Sida.

Ces jours derniers, l’évêque d’Amravati a dénoncé les «structures du péché» qui empêchent les personnes défavorisées d’avoir accès aux ressources. En 2015, les cultures les plus touchées par les suicides ont été celles de la canne à sucre, suivies du coton et du riz. Selon RFI, les usines à sucre, pour la plupart liées à des politiciens locaux, ne payent pas à temps les producteurs. La fluctuation des prix des produits agricoles sur les marchés internationaux est également un facteur important. Malgré ses promesses de campagne, le gouvernement de Narendra Modi n’a rien fait de concret.

(CV-RF avec AsiaNews et RFI)

 








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