2016-02-17 14:12:00

Boutros Boutros-Ghali, «au service de la communauté internationale»


(RV) Le Pape François a adressé mercredi 17 février 2016 un télégramme de condoléances, signé par le secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, au secrétaire général des Nations Unies au lendemain de la mort de Boutros Boutros-Ghali.

Le Saint-Père a exprimé sa tristesse et évoqué la figure d’un homme qui a œuvré au service de la communauté internationale.

Le diplomate égyptien, mort à l’âge de 93 ans, avait été le premier Africain à accéder au poste de secrétaire général, une fonction qu'il avait occupée entre 1992 et 1996. L'actuel secrétaire général Ban Ki-moon a salué la mémoire d'un «homme d'Etat respecté» et d'un «dirigeant mémorable» de l'ONU. Il a souligné que Boutros Boutros-Ghali avait «eu le courage de poser des questions difficiles aux pays membres et qu'il insistait à juste titre sur l'indépendance de sa fonction».

Né le 14 novembre 1922 au Caire, Boutros Boutros-Ghali était issu d'une grande famille de la minorité chrétienne copte d'Egypte. Son grand-père, assassiné en 1910, avait été Premier ministre. Après avoir fait la majeure partie de ses études à Paris, il était devenu professeur de droit à l'université du Caire et avait publié de nombreux ouvrages traitant des relations internationales.

Boutros Boutros-Ghali avait ensuite été nommé ministre d'État aux Affaires étrangères en octobre 1977 sous le président Anouar al-Sadate. Durant ses 14 ans en poste, il a notamment joué un rôle clef dans la conclusion des accords de paix égypto-israéliens initiés à Camp David en 1978 et signés un an plus tard.

Spécialiste des rapports Nord-Sud, M. Boutros-Ghali avait été le principal artisan de la politique africaine de l'Egypte.

Élu à l'ONU dans l'euphorie de la fin de la Guerre froide et de l'après-guerre du Golfe, il a dû faire face à de sérieuses crises, avec des conflits en ex-Yougoslavie, en Somalie, au Moyen-Orient et le génocide au Rwanda.

Après la mort en Somalie de 18 soldats américains fin 1993 et les reculades des Nations unies dans les dossiers de l'ex-Yougoslavie et du Rwanda, il avait été pris comme bouc émissaire, en particulier par les États-Unis qui avaient mis un veto à sa réélection et soutenu le ghanéen Kofi Annan.

L'ambassadrice américaine à l'ONU de l'époque, Madeleine Albright, avait alors accusé le diplomate de ne pas avoir réussi à réformer l'organisation pour la rendre plus efficace. Mais le principal intéressé avait, lui, eu le sentiment d'avoir été puni pour avoir condamné des opérations israéliennes dans le sud du Liban et poussé certains pays à payer leurs arriérés.

Après son passage aux Nations unies, Boutros Boutros-Ghali, un brillant intellectuel francophone et francophile, avait été le premier secrétaire général de la Francophonie, de 1997 à 2002. (AG-Avec agences)








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