2016-01-27 08:26:00

Le Danemark adopte sa réforme controversée du droit d'asile


(RV) Réprouvée par les Nations-Unies, l’Union européenne, l’OSCE, les humanitaires et l’Église, la réforme du droit d’asile, au Danemark, où l’on craint l’afflux massif de migrants (21.000 personnes y sont arrivés en 2015), a été adoptée à une écrasante majorité hier. 81 députés sur 109 ont approuvé le texte promu par le Premier ministre libéral Lars Løkke Rasmussen. 

La polémique aura duré des semaines, le débat moins de 4 heures, pour finalement un vote plébiscite. 75 % des parlementaires, ceux du gouvernement soutenus par ceux du principal parti d’opposition notamment, ont adopté le projet de loi. Ne manque que la signature de la reine pour qu’elle entre en vigueur début février. Cette loi, «la plus mal comprise de l’histoire du Danemark» selon le chef du gouvernement, vise à dissuader les candidats à l’asile.

Pour financer leur séjour en attendant leur régularisation, la police pourra saisir l’argent liquide des nouveaux venus, au-delà de 1300 euros, ainsi que leurs biens, à l’exception des plus sentimentaux comme les alliances. La mesure avait fait frémir, la presse étrangère évoquant la spoliation des Juifs par les Nazis.

Autre mesure: le permis de séjour des demandeurs d’asile faisant l’objet d’une menace précise sont raccourcis de 5 à 2 ans. S’ils veulent rester, ils devront travailler deux ans et demi sur trois, et perfectionner leur danois.

Délais de regroupement familial allongé

Quant aux personnes qui fuient une menace générale comme une guerre, elles devront patienter trois ans avant de pouvoir demander un regroupement familial. Le Danemark contreviendrait à différentes conventions onusiennes, que le pays a pourtant signées. Selon les ONG, la mesure pousserait en outre les pères à fuir avec leurs familles. 

Dans le journal Politiken, l’évêque de Copenhague craint une «pénalisation des enfants» jetés sur les routes. Plus généralement, Mgr Czeslaw Kozon regrette que la «stabilité du pays et le bien-être des Danois» passe avant «leur devoir» d’accueillir les frères réfugiés.

De son côté, le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés dénonce une réforme «susceptible d'alimenter la peur et la xénophobie» dans l'ensemble des pays d'accueil des migrants. (MD)








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