2016-01-09 17:45:00

Le cardinal Pietro Parolin se confie à Radio Vatican


(RV) Il est le plus proche collaborateur du Pape François. Homme actif mais discret, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège se livre à Radio Vatican. Dans un entretien accordé au père Vito Magno, il revient sur sa vocation, mais également sur sa mission actuelle de prêtre diplomate. Marie Duhamel

Le cardinal Pietro Parolin est un homme humble. On en prend la mesure tout au long de ces quatre pages d’entretien. Sa vocation n’est pas un récit épique, mais «l’histoire d’un garçon que le Seigneur a appelé dans des circonstances communes (…) et qui a eu la grâce de trouver autour de lui des personnes pour l’aider». Le vénitien qui fêtera ses 61 ans le 17 janvier prochain remercie en particulier sa famille, ses parents et ses frères, avec lesquels il a expérimenté «une foi profonde, une vie chrétienne authentique, un quotidien imprégné de valeurs évangéliques». Il exprime sa gratitude également pour son prêtre «à qui il voulait ressembler», à l’évêque qui l’a ordonné.

Diplomatie et prêtrise

Il pensait travailler comme prêtres de paroisse ou au séminaire. Ce n’est pas ce qui est arrivé. «A l’improviste », dit-il, a été demandé à son évêque qu'il rejoigne la diplomatie du Saint-Siège. «Je n’ai jamais trouvé ce service incompatible avec le ministère sacerdotal», raconte le Secrétaire d’Etat. Il tache de vivre la diplomatie comme prêtre et en tant que prêtre, et se réjouit de pouvoir faire entendre sa voix quand d’autres ne peuvent le faire. «Peut-être que mon intervention n’a pas fait changer les choses, mais il était important de dire les choses à ce moment donné». On peut annoncer l’Evangile au sein du service diplomatique du Saint-Siège. D’ailleurs, le cardinal Parolin dit se souvenir «avec beaucoup d’émotions et de joie» de ses rencontres avec les communautés chrétiennes du Venezuela, lorsqu’il y était nonce. «Ses plus beaux moments».

Aujourd’hui, il vit comme «une grâce, un grand don du Seigneur» le fait d’être Secrétaire d’Etat. Mais c’est aussi «une grande responsabilité pour être capable d’offrir une contribution la plus compétente et efficace possible» en ce moment «si difficile et complexe» que traverse notre humanité. Le Pape a deux priorités : l’Eglise missionnaire et la réforme des structures à commencer par celles de la curie. Dans ce contexte, il s’efforce, dit-il, en tant que Secrétaire d’Etat à «être un témoin crédible et à adopter une attitude permanente et sincère de conversion». Il voudrait tant, à l’instar du Saint-Père, montrer à tous le «visage accueillant  et miséricordieux de l’Eglise », même «hiérarchique».

Une vie dans les mains du Seigneur

Enfin quand on lui demande comment fait-il pour toujours apparaître souriant, le cardinal répond que cela tient un peu à son caractère et surtout à «sa certitude que sa vie est dans les mains du Seigneur qui guide son histoire et celle du monde vers des havres de paix et de salut». Il conclut par cette citation de l’auteur italien Manzoni : le Seigneur n’enlève aucune joie, si ce n’est pour nous en offrir une plus grande encore.

Finalement, c’est en parlant de la figure du prêtre que le prélat se livre le plus. Peu importe les changements sociologiques, la mission du prêtre reste inchangée, même si elle est d’autant plus nécessaire que « l’horizon de la foi s’assombrit » et que la sécularisation croit. Le prêtre doit «faire connaître Dieu aux hommes et conduire les hommes à Dieu». «Le prêtre doit être un homme de Dieu, un signe crédible et le plus possible lumineux de sa présence d’amour et de salut du monde, un pont qui permet et favorise la rencontre avec Celui qui seul est capable de donner un sens et une signification à la vie, de répondre aux interrogations les plus profondes et d’enseigner à aimer et à se dépenser pour tous, et en particulier pour les plus pauvres». Insistant sur l’importance de former les futurs prêtres à cette rencontre avec les plus vulnérables, le cardinal rappelle que, comme prêtre, on doit «se laisser interpeller par toutes les souffrances, les douleurs, les pauvretés, matérielles ou spirituelles ». Il partage avec François, l’idée que le danger majeur est l’indifférence. Le prêtre doit évangéliser les pauvres et « se faire évangéliser par eux ».

Quant au célibat, il croit profondément en ce «don de Dieu à l’Eglise», et souligne qu’il ne faut nullement l’associer aux scandales dus «entre autres à l’immaturité, la fragilité des personnes, leur malice, le manque de formation et l’insuffisant discernement». De la famille au séminaire, il faut travailler à rendre l’amour pleinement mature, soutient le cardinal Parolin. 

(MD)








All the contents on this site are copyrighted ©.