2016-01-05 16:06:00

Au Soudan du Sud, un centre missionnaire ciblé par des miliciens


(RV) Un évêque sud-soudanais encourage la population à ne pas céder au désespoir face à la poursuite des violences dans le pays. Mgr Edward Kussala, évêque de Yambio, a invité les fidèles de son diocèse à résister à la peur et à poursuivre le dialogue et toutes les initiatives susceptibles de ramener la paix. Malgré les accords signés à l’arraché fin août après 21 mois de guerre civile, des affrontements ont continué d’opposer à l’armée fidèle au Président Salva Kiir, à des milices désormais fragmentées.

Malakal, la deuxième plus grande ville du Soudan du Sud, située dans une région pétrolière stratégique, a changé plusieurs fois de mains, devenant au fil des mois une cité fantôme. Les exactions commises par les deux parties rivalisent d’horreur. Des dizaines de milliers de civils sont en fuite. L’Eglise catholique a elle aussi été touchée. Dans la nuit du 28 au 29 décembre, dans le diocèse de Yambio, un centre de formation dirigé par des missionnaires avec le soutien de l’épiscopat local a été attaqué et saccagé par des miliciens armés. Cet épisode a jeté le trouble au sein de la communauté catholique locale. D’autant que ces missionnaires viennent en aide aux plus pauvres et accomplissent un travail admirable d’assistance psychologique auprès des personnes victimes de la guerre.

Mgr Kussala, qui se dit profondément attristé, invite les chrétiens et les musulmans à s’unir dans la prière. «Il ne faut pas baisser les bras, souligne-t-il, mais continuer à lutter pour créer une société différente et meilleure». Les chefs religieux se doivent d’intervenir auprès des représentants politiques pour exiger d’eux qu’ils fassent respecter les accord de paix et appeler les milices armées à mettre fin à cette violence insensée qui continue de faire des victimes innocentes. D’après les Nations Unies, la guerre civile a déjà fait près de 50 000 morts et 2,5 millions de déplacés. Près de huit millions de Soudanais du Sud, soit 70 % de la population, sont menacés par l’insécurité alimentaire. Les effets du conflit se ressentent même loin du front, les prix des denrées de base ayant pour certains triplé en un an. Quant à la production pétrolière, on estimait en mai sa chute à 40 %.

(CV-RF)








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