L'expérience d'intégration en Italie d'une réfugiée ivoirienne

(RV) Dans son message pour la Journée mondiale de la Paix, qui se tiendra le 1er janvier 2016, le Saint-Père mentionne plusieurs fois, parmi les plus vulnérables, les migrants et les réfugiés. «Je voudrais inviter à repenser les législations sur les migrations, afin qu’elles soient animées par la volonté de l’accueil, dans le respect des devoirs et des responsabilités réciproques, et puissent faciliter l’intégration des migrants» écrit notamment le Pape.

Lutter contre la culture de l’indifférence signifie aussi lutter contre l’ignorance, c’est ce que nous rappelle Habiba Ouattara, une jeune femme ivoirienne de 37 ans. Elle a dû fuir son pays en 2006 alors que son ethnie était persécutée. Elle est aujourd’hui médiatrice culturelle auprès des migrants arrivant en Italie, au sein du centre Astalli à Rome, une structure administrée par les jésuites. Olivier Bonnel l’a rencontrée

«Je suis arrivée en Italie en 2007 et j’ai été recueillie par les jésuites et logée dans un centre pour femmes. J’ai été soignée de mes blessures et accompagnée psychologiquement. Petit à petit, j’ai repris des forces, j’ai appris l’italien, j’ai fait reconnaitre mon diplôme d’études et je me suis inscrite à l’université. J’ai obtenu une licence en médiation culturelle. Je fais depuis mon arrivée en Italie du volontariat avec les jésuites pour aider les nouveaux réfugiés. Je les aide sur le plan culturel à mieux s’intégrer, à connaitre mieux le territoire et à aller de l’avant.

La plupart des migrants ont tout laissé derrière eux, ils ont besoin d’être compris et d’être écouté pour pouvoir recommencer une nouvelle vie. En ce sens, le message du Pape est un soutien aujourd’hui pour moi pour lutter contre l’indifférence et pour venir en aide aux personnes vulnérables.

Pour lutter contre l’indifférence, à mon petit niveau, je suis allée dans les lycées expliquer ce qu’est un réfugié. Je leur raconte ma propre expérience et ce que j’ai vécu. Je leur raconte qui j’étais avant et ce que la guerre a fait de moi. Je constate que l’indifférence vient souvent de l’ignorance. Si j'informe les gens, je change leurs idées et ainsi vaincre l'indifférence.»

(CV-OB)