Frère Aloïs de Taizé : « Le Christ veut que nous soyons frères de tous »

(RV) Entretien- Présent parmi les invités mardi matin place Saint-Pierre, à la messe d'ouverture de l'année jubilaire, le frère Aloïs, prieur de la communauté de Taizé a passé la porte sainte à la suite du Pape François, des évêques et des cardinaux. Interrogé par notre confrère de la rédaction RCF de Rennes, Etienne Pépin, il revient sur cette célébration émouvante, sur les paroles du Pape qui l'ont touché et sur l'opportunité de vivre cette miséricorde dans une perspective œcuménique et interreligieuse. 

«Les belles paroles du Pape disaient: «Dieu riche de miséricorde nous accueille». Nous devons voir le péché dans la lumière de la miséricorde de Dieu. Tous ces messages libérateurs, tellement extraordinaires qui vont toucher les cœurs et passer la Porte Sainte sont un très beau symbole, celui de nous laisser toucher par la miséricorde de Dieu qui nous accueille et qui ouvre la porte à tout être humain.

Des Portes Saintes sont ouvertes partout sur la planète, est-ce que vous allez en ouvrir une à Taizé?

Pas une vraie porte, mais tout ceux qui entrent dans l’église de Taizé, nous voudrions qu'il puisse faire cette même démarche de passer par la porte de l’église pour se laisser accueillir par la miséricorde de Dieu.

Le monde a besoin de miséricorde? Le monde a besoin de plus d’amour?

Oui, et de plus de fraternité trés concrètement. Quand nous voyons la violence, la grande difficulté de gérer ces centaines de milliers de réfugiés qui veulent venir en Europe. Sans cela, comment pourrions-nous entrer dans une nouvelle manière de vivre, individuellement et collectivement, marquée par la fraternité, et pour nous les chrétiens, par la miséricorde?

Est-ce que la miséricorde va pouvoir se vivre entre les chrétiens, quel que soit leur confession et aussi sur le plan interreligieux?

Oui c’est essentiel. D’abord aussi entre les chrétiens, nous devons nous rappeler que nous sommes unis par le baptême et que le Christ veut que nous soyons frères de tous, et aussi de ceux qui pratiquent une autre religion.»