2015-12-07 15:22:00

Procès "Vatileaks 2" : la liberté de la presse n'est pas en jeu


(RV) Un des aspects débattus à propos du procès en cours au Vatican, sur la publication illicite des documents réservés, concerne la convocation devant la justice de deux journalistes, et la question de savoir si cette convocation est contraire au principe de liberté de la presse. Sergio Centofanti, de la rédaction italienne de Radio Vatican, a interrogé le professeur Cesare Mirabelli, ancien juge de la Cour constitutionnelle italienne et ancien président de cette Cour, et maintenant conseiller général de l’État de la Cité du Vatican.

Pour lui, la liberté de la pressse n’est pas mise en cause, puisque l’enjeu est de savoir si ces documents «ont été acquis de manière correcte, ou s’il y a des choses provenant d’un délit, s’il y a participation des journalistes à la soustraction illégale, délictueuse, de ces documents.»

Il a estimé que «le journalisme d’enquête a un aspect positif parce qu’il met en lumière des critiques et informe sous cet aspect l’opinion publique. Cependant, le journalisme d’enquête ne signifie pas une acquisition de documents avec des actes ou des délits pour procéder à la publication d’informations», a précisé  Cesare Mirabelli, tenant des propos très proches de ceux tenus par le Pape dans son vol de retour de l’Afrique, le 30 novembre dernier.

Il a aussi fait remarquer qu’en Italie, «la liberté de la presse comprend certainement la liberté de manifestation et de pensée, la liberté d’exprimer des jugements, de publier des actes ou des documents, mais qu’il peut y avoir des limites quand cela concerne, par exemple, la sécurité de l’État ou d’autres éléments qui se réfèrent aux actes ou documents réservés». « Si dans la presse j’offense l’honneur d’autre personnes ou que j’assume des positions calomnieuses, que je publie des nouvelles calomnieuses, je suis certainement susceptible d’être poursuivi pénalement», a-t-il précisé.

Ce procès se déroule donc pleinement dans le cadre de cadre de l'État de droit, et le Code de droit canon, est même par certains égards plus «libéral» que le Code italien qui a gardé des éléments de l’époque mussolinienne.

Le problème de territorialité se pose pour un micro-État comme la Cité du Vatican, mais «les justiciables peuvent être poursuivis aussi s’ils ont commis leurs actes à l’étranger, quand ils touchent à l’intérêt de l’État», a précisé Cesare Mirabelli.

Enfin, garantie importante d'impartialité : c’est un «procés public», dont le jugement sera motivé, avec une condamnation si une responsabilité pénale est clairement identifiée, et un acquittement si ce n’est pas le cas.

 

 

 








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