Méditation du deuxième dimanche du Temps de l’Avent

Le Père jésuite Rigobert Kyungu nous introduit à la méditation avec les lectures du deuxième dimanche du Temps de l’Avent

Frères et sœurs,

L’actualité du monde est marquée en ces jours par des menaces terroristes qui suscitent peur et traumatisme chez certains. Il y a aussi, en ce moment, la grande conférence sur le climat qui se déroule à Paris et qui réunit les grands de ce monde. Où situer le discours sur Dieu dans ce contexte ? Les lectures de ce deuxième dimanche de l’Avent peuvent nous aider à percevoir l’action de Dieu, discrète mais toujours efficace, par-delà tous les autres discours que nous entendons.

Notre contexte ressemble un peu à celui du monde d’il y a 20 siècles. L’évangile de ce dimanche commence par mentionner l’empereur Tibère, le gouverneur Pilate, le prince Hérode et son frère Philippe, qui étaient les grands du monde de ce temps-là. Ils dominaient le monde et faisaient ce qu’ils voulaient. Il est dit de Ponce Pilate qu’il avait massacré des milliers de samaritains sur le mont Garizim, pour ne citer que cet exemple.

Par la suite, et ce, dans un contraste frappant, Luc parle alors de Jean-Baptiste qui commence son ministère en prêchant dans le désert, loin des bruits et des puissances du monde. La parole de Dieu pénétrait ainsi la Judée et allait tout doucement s’étendre jusqu’à couvrir tous les territoires païens que les grands du monde dirigeaient. D’apparence faible, la parole de Dieu est une puissance plus efficace que toutes les autres puissances du monde car elle demeure et croît alors que les hommes passent. A côté de l’histoire que les hommes écrivent, Dieu aussi écrit la sienne, celle du salut de l’humanité.

Dans la deuxième lecture saint Paul affirme avec certitude que Dieu achèvera bien l’œuvre qu’il a commencée dans la vie de ses enfants. Dieu est donc à l’œuvre, il travaille pour édifier son Royaume de justice et de paix. La première lecture est un appel à l’espérance, par la bouche du prophète Baruc qui nous demande de quitter notre robe de tristesse, de resplendir et de nous mettre debout. Les défis du monde présent ne doivent pas nous empêcher d’aller de l’avant ; mettons-nous debout, travaillons pour participer à la construction du Royaume, en nous appuyant sur la vraie parole car Dieu est toujours à l’œuvre.

Jean Baptiste nous demande de préparer le chemin du Seigneur et de rendre droits ses sentiers. Il s’agit de nos cœurs, par où le Seigneur veut passer pour établir son royaume. Ouvrons-les, accueillons sa parole pour devenir à notre tour des messagers de sa bonne nouvelle et des artisans de son Royaume. Pendant que les grands de ce monde discutent sur le destin de l’humanité, parcourons divers lieux du monde, à l’instar de Jean Baptiste pour annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume. Apportons, nous aussi, notre contribution en recourant à la force de la foi, de l’espérance, de la charité et de la prière. Ainsi serons-nous capables d’édifier un monde beaucoup plus juste, qui annonce le monde à venir, le royaume de Dieu.

Emmanuel signifie Dieu parmi nous. Le Seigneur Jésus a promis d’être avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps. Forts de cette conviction, progressons, comme dit saint Paul, dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance, pour discerner ce qui est important.

Amen.