2015-11-21 16:32:00

Méditation fête du Christ Roi


Le Père jésuite Antoine Kerhuel nous introduit à la méditation avec les lectures de la fête du Christ Roi 

« Alors, tu es roi ? » dit Pilate à Jésus. Jésus répond : « Tu l’as dit : Je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité entend ma voix ». En cette solennité du Christ-Roi, nous entendons l’évangéliste Jean nous rappeler ce saisissant dialogue entre Jésus et son juge romain.

Oui, Jésus est roi. Une telle affirmation peut nous surprendre, mais aussi nous troubler. S’il en est ainsi, comment se fait-il que le monde soit déchiré par l’injustice, meurtri par tant de haines raciales, broyé par tant de conflits où des hommes utilisent les religions pour semer la guerre ? S’il en est ainsi, comment se fait-il que au sein même de tant de familles se développent des jalousies bâties sur des prétextes futiles ? S’il en est ainsi, comment se fait-il que, souvent, des voisins entretiennent des rivalités qui, parfois, dégénèrent en violences ? S’il en est ainsi, comment se fait-il que nous ayons tant de peine à être en paix avec nous-mêmes et avec autrui ? Oui, Jésus est roi. Nous le croyons, mais comme nous aimerions voir cette royauté dans le quotidien de notre vie !

Jésus est roi, mais – nous le savons – il n’est pas roi comme nous le pensons. Il nous faut nous arrêter pour découvrir où et comment s’établit son royaume. Ce n’est certes pas par la force et les armes. Ce n’est pas non plus par la puissance et le tonnerre. Notre regard, le regard de notre cœur, doit se convertir au royaume de Dieu qui vient. Il nous faut être attentifs à la manière dont certaines personnes autour de nous se transforment - et souvent nous ne savons pas pourquoi et comment - en agents de paix et de réconciliation. Nous ne savons pas comment, nous ne savons pas pourquoi, mais nous pouvons deviner combien ces personnes sont animées du désir de servir sans compter, sont portées par un souffle peu ordinaire, sont – en définitive – les témoins d’une vie qu’elles ne prétendent pas posséder, mais donner. Ces personnes existent, et nous pouvons reconnaître en elles des hommes et des femmes qui sont devenus, profondément, des disciples du Christ-Roi.

Le Christ, nous le reconnaissons en ce Jésus qui se trouve devant Pilate. Avant d’être ainsi accusé, Jésus a parcouru la Galilée. Il a enseigné, guéri et rappelé à la vie tant de personnes qui étaient menacées par le péché et la mort. Il est reconnu comme « chemin », « vérité » et « vie » par tant de personnes qui se laissent surprendre et toucher par sa manière d’être, par ses paroles et ses actions. Il s’est mis à genoux devant ses disciples pour leur laver les pieds, se plaçant ainsi dans la position du serviteur et invitant ses disciples à faire de même. Jésus n’est pas un roi « comme les autres ». Jésus indique que la royauté, la vraie royauté, réside dans le service, et le service jusqu’au bout. Comme les disciples, nous pouvons être surpris, voire même choqués, par un enseignement qui transforme aussi profondément nos manières de regarder le monde.

Cette fête du Christ Roi est célébrée pour marquer le dernier dimanche de l’année liturgique. Elle est proposée comme une conclusion au parcours que nous avons vécu tout au long des mois écoulés. La semaine prochaine, nous entrerons dans le temps de l’Avent, et nous attendrons l’Emmanuel, le Messie, le Christ dont nous célébrerons la venue, le soir de Noël, dans un enfant.

Que le Seigneur convertisse sans cesse le regard de notre cœur pour que, en Jésus, nous reconnaissions le Christ-Roi ! Qu’il nous permette de le servir toujours plus profondément, lui qui est le serviteur de tout homme !

 








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