2015-11-20 17:24:00

Le Pape François s'alarme du risque de «rigidité» des prêtres


(RV) Il y a cinquante ans étaient promulgués deux décrets conciliaires : Optatam Totius et Presbyterorum Ordinis, sur la formation des prêtres. Ces documents ont été au cœur d’une conférence organisée cette semaine par la Congrégation pour le Clergé. Ce vendredi 20 novembre 2015, les participants ont été accueillis par le Pape François qui en a profité pour revenir sur cette formation des prêtres, et surtout sur le rapport entre les clercs et les laïcs.

Marie Duhamel revient sur cette intervention du Saint-Père.

«Le prêtre est un homme qui naît dans un certain contexte humain». Le Pape rappelle une vérité toute simple : ils «ont une histoire, ils ne sont pas des champignons qui poussent de manière improvisée dans une cathédrale le jour de leur ordination». Cette vie et cette expérience doit être prise en compte lors de la formation personnalisée au séminaire. Parmi les lieux de vie où le futur prêtre a été façonné, figure la famille, «centre de pastorale vocationnelle».

«Un bon prêtre, souligne le Pape, est donc avant tout un homme avec sa propre humanité, qui connait sa propre histoire, avec ses richesses et ses blessures, et qui a appris à faire la paix avec soi-même, atteignant la sérénité de fond, celle d’un disciple du Seigneur». C’est ainsi, «pacifié», qu’il pourra répandre la «sérénité autour de lui». Pas question donc qu’un prêtre soit «triste, nerveux ou dur de caractère ; ça ne va pas et ça ne fait pas de bien ni au prêtre ni à son peuple». Et de demander à ce que «les fidèles ne paient pas la névrose des prêtres». Le prêtre ne doit donc pas perdre «ses racines».

De là, il doit agir en faveur des hommes, car «nous ne sommes pas prêtres pour nous-mêmes et notre sanctification est étroitement liée à celle de notre peuple», explique le Pape. Se le rappeler aide à être «joyeux mais pas superficiels (…) pasteurs et non fonctionnaires». Et le Pape confie : «un prêtre doit apprendre à être joyeux, il ne doit jamais perdre la capacité de joie : s’il la perd, il y a quelque chose qui ne va pas. Et moi je vous le dis sincèrement, moi j’ai peur de devenir rigide. »

«Ce qui est né du peuple doit rester avec le peuple» insiste enfin le Pape. Le prêtre n’est pas «un professionnel de la pastorale ou de l’évangélisation», ni même un philanthrope. «On devient prêtre pour être au milieu des gens». C’est grâce à la proximité, à un regard d’amour et à la miséricorde l’on peut évangéliser.

Cette proximité, les évêques doivent également en être dotés envers leurs prêtres. Et doivent rester dans leur diocèse : «le décret de résidence de Trente est encore en vigueur». Pas question de refuser de recevoir un prêtre qui en fait la demande parce que l’évêque est parti à une conférence ou en voyage «en Amérique».

(CV-XS)

 








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