Le Pape François invite les évêques d'Allemagne à des «voies nouvelles»

(RV) Le Pape François a reçu ce vendredi matin, 20 novembre 2015, les évêques de la conférence épiscopale allemande, en visite ad limina à Rome, comme c’est le cas en principe tous les cinq ans. Dans le discours qu’il leur a remis, François a particulièrement insisté sur la dimension de l’accueil des réfugiés. Un point sur lequel il insiste régulièrement lors des visites d’évêques de pays d’Europe.

Cyprien Viet.

«Actuellement nous sommes en train de vivre un temps exceptionnel. Des centaines de milliers de réfugiés sont venus en Europe ou se sont mis en marche à la recherche d’un refuge face à la guerre ou à la persécution. Les Églises chrétiennes et de nombreux citoyens de votre pays apportent une aide énorme pour accueillir ces personnes en leur donnant une assistance et une proximité humaine.»

Le Pape François a rappelé que les communautés catholiques d’Allemagne, sont très différentes entre l’est et l’ouest, entre le nord et le sud, mais que partout l’Église s’engage «avec beaucoup de professionnalisme» dans le domaine social et caritatif, ainsi que dans le milieu scolaire.

Mais il a aussi tiré la sonnette d’alarme concernant l’érosion de la foi catholique, listant notamment l’effondrement du nombre de vocations religieuses, de la pratique dominicale et de la vie sacramentelle. «Le sacrement de pénitence a souvent disparu», s’est alarmé le Pape François, très attaché à l’importance de la confession individuelle, notamment dans la perspective de l’Année de la Miséricorde.

Face à ces phénomènes de sécularisation il ne faut donc, pour François, pas de morfondre dans la nostalgie du «bon vieux temps» mais lancer des «voies nouvelles», aller à la rencontre des réalités humaines, sans se focaliser sur le renforcement des structures administratives qui mènent à une «centralisation excessive». Une interpellation qui rejoint celle exprimée par Benoît XVI lors de sa visite à Fribourg en 2011.

 L'actuel Pape émérite avait alors salué l'engagement caritatif des institutions ecclésiales en Allemagne, estimant qu'elles nécessitaient effectivement «une compétence objective et professionnelle». Mais il avait aussi rappelé que «dans l’esprit de l’enseignement de Jésus il faut plus : le cœur ouvert, qui se laisse toucher par l’amour du Christ, et donne ainsi au prochain, qui a besoin de nous, plus qu’un service technique : l’amour, dans lequel se rend visible à l’autre le Dieu qui aime, le Christ.»

Autres paroles de continuité entre le Pape allemand et son successeur argentin : les facultés de théologie, très nombreuses en Allemagne, doivent permettre de construire des ponts avec la société, dans la perspective de la Nouvelle évangélisation. François a aussi appelé les évêques à n’accepter aucun compromis dans le domaine du respect de la vie.

(CV)