2015-11-15 20:13:00

Deuil national en France : une messe chargée d'émotion à Notre-Dame-de-Paris


(RV) Après la poignante sonnerie du glas, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a présidé ce dimanche soir une messe à la cathédrale Notre-Dame de Paris à la mémoire des victimes des attentats de vendredi. Cette messe a pris la dimension d'un hommage national, avec la présence de nombreuses personnalités politiques.

Le gouvernement était représenté par Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État aux relations avec le Parlement. Le président de l’Assemblée Nationale, Claude Bartolone, le président du Sénat Gérard Larcher, la maire de Paris, Anne Hidalgo, l'ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing et deux anciens Premiers ministres, François Fillon et Alain Juppé, ainsi que de nombreux ambassadeurs en poste à Paris, ont assisté à cette messe.

D'une façon surprenante et probablement inédite dans l'histoire liturgique de Notre-Dame-de-Paris, les grandes orgues de la cathédrale ont joué l'air de la Marseillaise, l'hymne national, peu avant l'offertoire. Le choeur était illuminé en bleu, blanc et rouge.

Dans son mot d'accueil, le cardinal André Vingt-Trois a déclaré que la ville de Paris venait de vivre «une des périodes les plus critiques de son histoire».

«Des hommes et des femmes ont été sauvagement exécutés, de façon anonyme, a rappelé l'archevêque de Paris. Notre assemblée de ce soir a pour premier but de partager la peine de leurs proches de leurs amis, de prier pour eux et pour ceux qui sont encore dans les hopitaux parisiens.»

Saluant l'élan de solidarité qui s'est manifesté entre les Parisiens, mais aussi en France et dans le reste du monde, suite à ce drame, le cardinal Vingt-Trois a rappelé aussi qu'ils s'agissait de prier pour Paris et pour la France. 

Dans son homélie, l'archevêque de Paris a invité l'assemblée à se demander ce que signifient l'attachement aux «valeurs de la République», et à se poser une «question redoutable» : «Comment des jeunes formés dans nos écoles et nos cités peuvent-ils connaitre une détresse telle que la violence du califat puisse représenter un idéal mobilisateur ?» «Les difficultés de l’intégration sociale ne suffisent pas à tout expliquer», a précisé le cardinal.

Rappelant que «les tueries sauvages de ce vendredi noir ont plongé dans la détresse des familles entières», il a évoqué le Psaume 15, un «cri de foi et d'espérance», qui aide la personne humaine à se situer face à la réalité de la mort, que personne ne peut esquiver.

Il a rappelé dans la perspective du Jubilé de la Miséricorde, «les chrétiens sont appelés à être des messagers de l’espérance au cœur de la souffrance humaine». L'espérance est «une force intérieure qui permet à des hommes et des femmes ordinaires de refuser de plier, de faire des choix héroïques bien au delà de ses propres forces. Cette force provient de notre confiance en Dieu, de notre capacité à nous appuyer sur lui.»

«L’évènement de cette semaine nous rappelle cruellement que l’œuvre de mort ne cesse jamais», a déclaré le cardinal Vingt-Trois. Mais il ne faut pas pour autant sombrer dans le désespoir et le nihilisme. «L’histoire annonce quelqu’un qui frappe à chacune de nos portes, et ce quelqu’un, c’est le Christ. Il veut nous ouvrir les chemins de la vie. Cette espérance, nous devons en témoigner comme un réconfort pour tous», a-t-il conclu.

À la fin de la messe, le nonce apostolique en France, Mgr Luigi Ventura, a lu le message du Pape François envoyé samedi à l'archevêque de Paris suite aux attentats.








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