2015-11-12 14:00:00

Affaire "Vatileaks 2" : deux journalistes italiens sous enquête


(RV) Gianluigi Nuzzi et Emiliano Fittipaldi, les deux journalistes italiens à l’origine de publications surmédiatisées de documents confidentiels concernant la vie financière du Vatican, font désormais l’objet d’une enquête pour complicité dans la diffusion de ces documents réservés. Un délit au Vatican, encadré par une loi de juillet 2013.

Les explications de Marie Duhamel

En sa qualité de police judiciaire, la Gendarmerie vaticane a signalé à la Magistrature du Vatican l'activité de Gianluigi Nuzzi et Emiliano Fittipaldi. L’instruction a été ouverte et les deux journalistes italiens devront répondre de complicité à un réseau de divulgation d'informations et de documents réservés, un délit encadré par une loi adoptée au Vatican, suite à l’affaire Vatileaks, en 2013. Cette loi "numéro 9" affirme que quiconque se procure de manière illégitime ou révèle des informations ou des documents dont la diffusion est interdite est passible de six mois à deux ans de prison, ou d’une amende de 1000 à 5000 euros. Selon une note de la Salle de presse du Saint-Siège, la Magistrature vaticane a déjà en sa possession des éléments mettant en évidence la complicité des deux journalistes poursuivis.  L’un d'eux estime n’avoir fait que son travail.

Avec eux, d’autres personnes sont également soumises aux investigations des enquêteurs. Elles sont soupçonnées d’avoir coopéré à l'acquisition des documents publiés dans les deux ouvrages des journalistes. Via Crucis et Avarizia fondent leur propos notamment sur les travaux de la commission pontificale d’étude sur l’organisation des structures économiques et administratives du Vatican, le Cosea, dont l'ancien secrétaire général, Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, est incarcéré depuis le 1er novembre. Une autre de ses membres, Francesca Chaouqui, elle aussi suspectée de vol, est assignée à résidence.

Au Vatican, l’article 116 bis prévoit que dans le cas de documents concernant les intérêts fondamentaux ou les rapports diplomatiques du Saint-Siège, la peine encourue pour “délits contre la sécurité de l’État“, soit de quatre à huit ans de prison.

Par ailleurs, le mercredi 11 novembre 2015, le parquet du Vatican a ouvert une autre enquête après la divulgation d'un document secret concernant l'Administration du patrimoine du Saint-Siège. L’APSA n’est pas concernée, contrairement au président d’une banque, soupçonné d’avoir cherché à instrumentaliser l’institution vaticane pour des opérations de blanchiment.

(CV-MD)








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