2015-11-02 13:28:00

Commentaire de l’Évangile du dimanche 8 novembre


(RV) Voici le commentaire, par le père Pascal Montavit, de l'Évangile de ce dimanche 8 novembre 2015, 32ème dimanche du Temps Ordinaire, tiré de l'Évangile selon saint Marc, chapitre 12, versets 38-44, « Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres ».

L’Évangile de ce jour oppose deux attitudes : celle des scribes qui tiennent aux places d’honneur et dévorent les biens des veuves, et celle de la veuve qui prend sur son indigence afin de déposer son offrande dans le tronc du Temple. Ce passage nous invite à la conversion.

Tout d’abord, il met à jour la tendance de l’homme à vouloir être mis à l’honneur. Cette tendance peut se manifester de différentes manières. Certains rechercheront les premiers rangs afin d’être vus. D’autres iront directement aux derniers rangs tout en pensant que leur travail ou leur qualité ne sont pas reconnus à leur juste valeur et s’enfermeront alors dans ce jugement. D’autres encore auront tendance à se déprécier publiquement afin de susciter la compassion et attirer ainsi la sympathie des autres.

D’un côté comme de l’autre, il s’agit d’une recherche de reconnaissance auprès des hommes. Savoir poser un regard lucide et objectif sur ce que nous sommes et faisons n’est pas chose facile. Notre susceptibilité entre souvent en jeu. Et derrière notre susceptibilité se cache souvent notre orgueil ! Attention cependant de ne pas tomber dans l’excès. Il est important de savoir reconnaître et apprécier un "merci" qui nous est adressé sincèrement. Jésus lui-même promet une récompense à ses disciples : « En vérité, je vous le dis, nul n’aura laissé maison, frères, sœurs, mère, père, enfants ou champs à cause de moi et à cause de l’Évangile, qui ne reçoive le centuple dès maintenant, au temps présent, en maisons, frères, sœurs, mères, enfants et champs, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle » (Mc 10,29-30). La reconnaissance des actes bons que l’on fait n’est donc pas une chose illégitime. Bien au contraire. Mais Jésus dénonce une attitude qui consiste à faire le bien en vue de cette reconnaissance par les hommes, oubliant alors que nous agissons sous le regard de Dieu.

Dieu dit au prophète Samuel lorsqu’il est à la recherche de David pour l’oindre roi : « l’homme regarde à l’apparence, mais Dieu regarde au cœur » (1 S 16,7). La foi qui nous anime nous invite à dépasser les apparences. Dans son épître, saint Jacques met en garde à ce propos : si un homme entre dans notre assemblée, avec une bague en or et en habit resplendissant, et si un autre homme entre en habit malpropre, auquel des deux offrirons-nous une place d’honneur ? C’est donc le cœur que nous sommes appelés à regarder. Cela dit, un homme riche peut avoir le cœur pur, tout comme un homme pauvre avoir un cœur rempli d’orgueil. Regarder au-delà des apparences est le signe même que c’est la foi en Jésus-Christ qui nous anime. Ainsi, une personne peut cacher derrière son agressivité et sa colère, une grande souffrance qu’il nous faut savoir discerner et accueillir.

Enfin, plus surprenant, Jésus loue cette veuve qui prend sur son indigence pour donner au Temple, c’est à dire sur ce qui lui est nécessaire pour vivre. Prendre sur son superflu, nous le comprenons aisément, mais sur l’indispensable, c’est déjà plus difficile. Une telle attitude ne peut se comprendre que si elle se fonde sur une confiance totale en Dieu. Le Seigneur prend soin de nous, il veille sur nous. Le psalmiste dit : « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien » (Ps 23,1).

En ce jour, prions pour notre conversion, que notre confiance en Dieu soit pleinement renouvelée. C’est sous son regard que nous vivons et c’est Lui qui nous donnera une récompense dans la vie éternelle. 








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