Commentaire de l’Évangile du dimanche 1er novembre

(RV) Voici le commentaire, par le père Pascal Montavit, de l'Évangile de ce dimanche 1er novembre 2015, Solennité de la Toussaint, tiré de l'Évangile selon saint Matthieu, chapitre 5, versets 1-12a, « Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! ».

Nous célébrons aujourd’hui la Toussaint. Nous honorons ainsi tous ceux qui nous ont précédés et qui sont maintenant auprès du Seigneur, dans le Paradis. Cette solennité nous dévoile la réalité de l’Église dans toutes ses dimensions. Pas uniquement sur terre, mais aussi dans les Cieux. Nous tous qui sommes vivants, ici-bas, nous cheminons avec le Seigneur vers la Béatitude éternelle. Ce chemin est parfois difficile. C’est pourquoi il est important de garder les yeux fixés vers la finalité de notre passage sur terre : rejoindre tous les saints du ciel. Pour y arriver, Jésus nous a donné une feuille de route : les béatitudes. Relisons certaines d’entre elles pour voir comment elles nous invitent à aller plus loin dans le témoignage de chrétien.

Tout d’abord, Jésus dit : « Heureux les pauvres en esprit : le Royaume des Cieux est à eux » (Mt 5,3). Cette première béatitude est la clé de toutes les autres. Pour entrer dans le Royaume de Dieu, il est important de demander cette pauvreté en esprit. Jésus dit par ailleurs : « Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume des Cieux » (Mt 19,24). La pauvreté dont il est question est bien une pauvreté en esprit. La réduire à une pauvreté matérielle serait passer à côté du message du Christ. La pauvreté en esprit nous rend dépendants de Dieu. Nous reconnaissons alors que tout ce que Dieu fait est bon. Sa création est bonne. Dieu n’est pas coupable des malheurs qui pourraient nous arriver. Bien au contraire, le pauvre en esprit traverse victorieusement toutes les épreuves car il se confie en Dieu, sans se révolter. C’est à propos des pauvres en esprit que le livre de l’Apocalypse dit : « Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs vêtements, il les ont purifiés dans le sang de l’Agneau » (Ap 7,14).

Jésus dit aussi : « Heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde » (Mt 5,7). Le chemin pour aller au ciel passe nécessairement par le pardon. Pas uniquement le pardon que Dieu donne, mais aussi celui que nous sommes appelés à donner aux autres. Il est facile de comprendre qu’il ne peut subsister dans le Paradis, la colère, la vengeance ou la rancune. Ni en Dieu, ni en nous. C’est ce que nous rappelle la plus grande prière chrétienne, le Notre Père : « Pardonne-nous nos offenses comme nous-mêmes pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Mt 5,12). L’homme qui refuse de pardonner les offenses qui lui ont été faites ne peut entrer dans le Royaume. Dans sa Miséricorde infinie, le Seigneur a prévu un lieu de purification pour les hommes qui meurent en ayant au cœur la haine ou le désir de vengeance. Ces hommes-là, s’ils le souhaitent, peuvent choisir de demeurer en Dieu tout en se purifiant au Purgatoire. Mais il est bien sûr préférable de vivre ce chemin de pardon, dès ici-bas, sur terre. L’absence de pardon est un mal qui ronge l’homme et l’empêche de vivre pleinement sa vie. Si l’offense est trop douloureuse pour qu’un pardon puisse être donné, recevons ce jour comme un jour favorable pour demander au Seigneur de nous libérer de ce mal.

Enfin, une autre béatitude dit : « Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu » (Mt 5,8). Jésus nous invite par là à regarder avec son propre regard. Un cœur pur ne se laisse pas entraîner par le mal qui est autour de lui.

En ce jour, nous pouvons demander à Dieu d’être pauvres en esprit, de lui offrir toute notre vie, tout ce que nous sommes, jusqu’à nos difficultés à pardonner si nécessaire. Ce chemin que le Seigneur nous propose est un chemin de bonheur que le monde ne peut pas donner. 

(CC-PM)