(RV) Les mouvements de populations font en ce moment la une de l'actualité européenne et mondiale. Concernant les migrants qui cherchent une vie meilleure, leur lieu d’arrivée et de vie est souvent la ville. À cette occasion, l’Organisation internationale pour les migrations, l’OIM, a organisé lundi et mardi une conférence sur les migrants et les ville : « nouveaux partenariats pour gérer la mobilité ».
En 2014, 54 % de la population mondiale vivait en zone urbaine. En chiffres absolus, le nombre d’urbains doublera d’ici 2050, soit 6,4 milliards d’habitants. « Ce changement démographique fait naitre des défis et des opportunités pour les migrants et pour les villes qui les accueillent aux niveaux culturel, social et économique », a estimé Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège près l’OIM, dans son discours prononcé à l’occasion de cette conférence.
Le compte rendu de Cyprien Viet
D’abord un constat : « dans de nombreuses villes, les migrants ont été relégués dans des zones confinées », séparées le plus souvent des populations les plus aisées. Vu ce contexte, « il est donc nécessaire de dessiner de nouvelles politiques destinées à augmenter des relations durables entre les habitants dans les espaces urbains », estime Mgr Tomasi.
Dans un contexte où les villes concentrent les richesses, l’observateur du Saint-Siège invite à voir les travailleurs immigrés d’un point de vue positif car « les flux migratoires non seulement fournissent de la main d’œuvre bon marché (…) mais aussi de nouveaux entrepreneurs, de nouveaux contributeurs à un cadre social en constante évolution ».
Dans le domaine de la culture, la présence de ces personnes immigrées « parmi les membres des principales organisations leur permet de mieux transmettre les valeurs culturelles, de promouvoir le dialogue interculturel et de fournir davantage d’expertise linguistique ». Cette présence permet aussi « de promouvoir des contacts internationaux et une coopération avec leurs pays d’origine ».
Mgr Tomasi souligne aussi que « grâce à leur perception des problèmes publics et de leur engagement social, les migrants eux-mêmes peuvent participer à l’élaboration de nouvelles politiques pour la ville ». Il appelle ainsi les gouvernements à saisir l’occasion que leur offrent les migrants. « Le principe de subsidiarité reconnait le rôle que les migrants jouent en cherchant à contribuer au bien commun dans un esprit de fraternité, de liberté et d’égalité ».
Et de conclure en affirmant que « les politiques présidant à la mobilité humaine et à la cohabitation interethnique affirment les droits fondamentaux de l’Homme, les migrants deviennent la preuve vivante de la qualité de la démocratie ».
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