2015-10-23 16:18:00

Synode sur la famille : trois semaines de réflexion intense touchent à leur fin


(RV) Le synode des évêques touche à sa fin. Le projet de déclaration finale, rédigé en italien, a été remis jeudi soir aux pères du Synode ayant droit de vote, et la matinée de vendredi a été entièrement consacrée aux réactions, remarques et propositions d’amendements.

Une cinquantaine de Pères synodaux ont pris la parole, en présence du Pape François, et d’autres ont remis leurs remarques par écrit. Les dix membres de la Commission chargée de rédiger la déclaration finale devaient ensuite se retrouver avec les experts pour apporter d’éventuelles modifications au texte.

La version finale sera lue et votée point par point pendant la séance de samedi matin. Elle sera remise au Souverain Pontife à qui revient le dernier mot.

Le texte est le fruit de la Relatio Sinodi, publiée à la fin du Synode extraordinaire de 2014, des réponses au questionnaire envoyé à toutes les Églises locales, des interventions prononcées en congrégation générale pendant ces trois semaines, des rapports des treize groupes linguistiques et des 1355 modi (ou amendements) proposés par ces mêmes groupes. L’Instrumentum laboris, publié en juin 2015, a été utilisé comme texte principal de référence. Ce document de travail a été soumis à un vaste travail de réécriture et de réorganisation pour le rendre plus cohérent, concis, clair et universel.

Selon le rapporteur général, le cardinal Peter Erdö, des convergences ont été constatées sur plusieurs thèmes dans un climat d’écoute réciproque. L’Église veut montrer qu’elle est attentive aux problèmes des familles en souffrance ou qui ont échoué : une Église accueillante qui annonce la beauté de la famille et la miséricorde de Dieu, une Église qui regarde le monde avec bienveillance.

Globalement, la plupart des Pères du Synode se disent satisfaits d’un texte qu’ils jugent équilibré : un bon compromis qui reflète l’esprit synodal souhaité par le Saint-Père. Il manifeste la détermination de l’Église d’accompagner l’humanité et d’être présente surtout auprès des plus fragiles, sans pour autant modifier sa doctrine sur le mariage. S’il n’est pas exhaustif, il contient des pistes intéressantes.

Certains évêques se disent toutefois déçus car ils jugent le texte trop timide. Il y a eu des progrès au niveau du langage, mais le texte est encore loin de la réalité que vivent les personnes. Or la réalité passe, selon eux, avant les idées.

Les interventions en défense de la doctrine et de la discipline n’ont pas manqué non plus, ainsi que les mises en garde contre les compromis, les risques de confusion ou encore de se laisser manipuler par la mentalité ambiante. Les intervenants ont insisté particulièrement sur deux axes : il ne faut pas avoir peur de parler du péché et de la conversion, et il ne faut pas donner l’impression de modifier la discipline de l’Eglise dans la pratique.

Un point a suscité de nombreuses réactions et commentaires : le rapport entre la conscience individuelle et la loi morale, beaucoup mettant en garde contre le risque de tomber dans le subjectivisme. Les consciences ne se donnent pas la loi à elles-mêmes. Elles doivent être bien formées et se mettre à l’écoute de Dieu.

Des intervenants ont demandé des clarifications quant au rôle des évêques locaux à qui il faudra fournir des critères objectifs de discernement.

L’assemblée a par ailleurs procédé à l’élection de douze membres du Conseil synodal. Leurs noms seront rendus publics quand le Pape François aura complété sa composition en nommant trois autres membres.

Par ailleurs, le Synode publiera également un message dédié aux familles du Moyen-Orient.

Romilda Ferrauto








All the contents on this site are copyrighted ©.