La conférence épiscopale haïtienne inquiète pour les élections

(RV) Le second tour des élections en Haïti (présidentielle, législatives, municipales et locales) ont enfin lieu ce week-end, avec plus de trois ans de retard pour les maires et les députés, et près de cinq ans après l’arrivée de Michel Martelly à la tête de l'Etat. 

Haïti est le pays le plus pauvre des Amériques et connait une instabilité politique chronique. En début de semaine, la Conférence épiscopale d’Haïti (CEH) a exprimé un certain nombre de préoccupations. En premier lieu suite à l’amère expérience du 9 août, le premier tour des élections générales ayant été marqué par des irrégularités, puis, de manière générale, parce que les élections à Haïti sont malheureusement encore caractérisées par des violences. La note parvenue à Fides rapporte les propos du porte-parole de la CEH, Mgr Patrick Aris : « Nous n’avons jamais été en mesure d’agir comme un État moderne lorsqu’il s’est agi d’organiser les élections ».

Pour Mgr Aris, « il n’y a pas eu de véritable campagne électorale, formellement et matériellement. Nous ne pouvons pas dire qu’au sein du groupe des 54 candidats, il existe une différence significative entre l’un et l’autre ».

À la demande fréquente de la population de savoir pourquoi l’Église catholique ne présente pas de candidats, comme l’ont fait les protestants, le porte-parole de la CEH a répondu : « Non seulement parce que cela est interdit par le Code de Droit canonique mais aussi parce que, selon l’expérience de l’Eglise catholique, la logique de parti divise plus qu’elle n’unit. La mission de l’Église est d’unir, de créer une communauté unie, de mettre ensemble et non de séparer comme le font les partis ».

À propos des élections du 9 août, Mgr Aris rappelle qu'«elles ont été caractérisées en grande partie par de nombreuses irrégularités, signalées également par l’Eglise et cette responsabilité est collective mais les délégués et les conseillers électoraux sont dans tous les cas les premiers à en répondre.»

(Fides)