Mgr Gallagher : une saine laïcité nécessaire au Proche-Orient

(RV) « Le pluralisme religieux et culturel et la coexistence pacifique au Proche-Orient » : c’est le thème d’une rencontre qui s’est tenue à Athènes du 18 au 20 octobre à laquelle a participé Mgr Paul Gallagher, secrétaire pour les Rapports avec les Etats. Il y est revenu sur la situation qui prévaut au Liban, qui « malgré les difficultés, spécialement la crise constitutionnelle actuelle, continue à être le témoin du message que le bien commun de tous exige la participation et la coopération de tous ; que l’harmonie et la coexistence pacifique sont fondées sur le respect de la dignité intrinsèque de chaque être humain ». Mgr Gallagher a ainsi rappelé l’urgence de voir la crise constitutionnelle résolue, non seulement pour le Liban mais pour l’ensemble du Proche-Orient.

Comme il a déjà eu l’occasion de le faire lors d’un précédent discours lors de la conférence annuelle de l’Académie internationale pour le développement économique et social, le 12 octobre à Rome, Mgr Gallagher a rappelé que « le respect des droits de l’Homme, et en particulier la liberté religieuse et de conscience, est la stratégie la plus efficace pour aboutir au bien commun qui est à la base de l’harmonie sociale et pour respecter le tissu stratifié de la société au Proche-Orient ».

Mgr Gallagher estime qu’il est inacceptable que « des croyants doivent réprimer une partie d’eux – leur foi – pour être des citoyens actifs ». Il souligne ainsi que dans le monde arabe, « les chrétiens sont prêts à jouer leur rôle de citoyens, aux côtés de leurs concitoyens musulmans, pour construire une société qui respectent les droits de tous les citoyens ».

Autre aspect important souligné par Mgr Gallagher : la promotion de la démocratie qui doit passer par le « développement de l’Etat de droit » et la constitution d’un Etat qui soit « au service de tous les citoyens ». Développer une telle culture demande « du temps, des efforts, de la patience et de l’éducation civique », ainsi que l’engagement de tous les leaders civils et religieux. Il faut aussi affronter les « problèmes réels et concrets du chômage » et du retard économique des masses.

Ce processus a été appelé dans l’exhortation apostolique post-synodale Église au Proche-Orient « saine laïcité ». Pour la développer, le dialogue interreligieux est essentiel car « le fondamentalisme religieux prospère sur une mauvaise compréhension de la religion et sur la promptitude de certains à manipuler les autres et la religion pour obtenir le pouvoir, souvent par la violence ». D’où la nécessité de toujours dialoguer.