2015-10-17 17:08:00

Méditation du XXIXème dimanche du Temps ordinaire


Le Père jésuite Lentiampa Shenge Adrien, nous introduit à la méditation avec les textes du XXIXème dimanche du Temps ordinaire :

Chers frères et sœurs,

En ce vingt-neuvième dimanche de l’année liturgique, qui coïncide avec le dimanche des missions, l’évangile de la messe nous donne à méditer sur notre manière de servir Dieu et nos contemporains à la suite Christ. Il nous rapporte la demande que les deux fils de Zébédée font à Jésus, et la réaction qui s’en suit de la part des dix autres apôtres.

Il est bon de nous arrêter d’abord à cette démarche de Jacques et Jean, les fils de Zébédée. Le texte dit qu’il s’approche de Jésus pour lui faire une demande. Rien de meilleur que cette confiance adressée au Christ et qui consiste à lui demander librement ce qui a du prix à nos yeux. Et le Seigneur entend cette demande et est disposé à l’écouter : « que voulez-vous que je fasse pour vous ? », leur répond-il.

Il s’agit donc de laisser le Seigneur rejoindre le fond de nos pensées, les intentions et les motivations les plus intimes qui animent nos vies et guident nos actions, pour qu’Il puisse leur donner un sens nouveau, une orientation nouvelle.

En effet, même si nos demandes et nos désirs peuvent parfois nous conduire à des impasses ou nous fixer dans des problématiques périphériques qui nous éloignent de l’essentiel, le Seigneur ne s’y dérobe jamais. Il est là, à travers les péripéties de nos vies - ces hauts et ces bas qui constituent autant des chemins du Seigneur -, et nous conduit à la purification et la conversion du cœur ; une conversion qui n’est pas l’œuvre d’un seul jour, mais demande une attention de chaque instant, dans le discernement. C’est ainsi qu’à la requête de deux apôtres, le Seigneur Jésus répond : « vous ne savez pas ce que vous demandez ! ». C’est vrai, parfois, dans notre suite du Seigneur, dans notre manière d’être chrétien, nous ne savons plus ce que nous demandons, nous ne savons plus ce que nous recherchons. Laissant de côté ce qui devrait être essentiel dans la vie chrétienne, nous construisons notre vie sur les prestiges et la recherche de gloire personnelle et égoïste.

Car, au fond, que cache la requête de deux fils de Zébédée ? Ils veulent « siéger » à la droite ou à la gauche du Seigneur. Vous me direz qu’il n’y a rien de plus chrétien que de vouloir se tenir au plus près du Seigneur, à sa droite ou à sa gauche. Eh bien, justement, ces deux disciples ne demandent pas tant de se tenir aux côtés du Christ, que de « siéger », donc d’être à une position de pouvoir. Ils veulent « régner », « diriger », « dominer ». D’ailleurs, leur demande est on ne peut plus précise : « ils veulent siéger à la droite ou la gauche du Seigneur, dans sa gloire ».

Ce qui importe vraiment pour les fils de Zébédée, ce n’est pas donc tellement de se tenir au plus près du Seigneur. On dirait qu’ils veulent profiter de cette position pour être sous les feux des projecteurs et, ainsi, profiter de la gloire qui revient au Seigneur seul.

Le Christ a donc raison de leur dire qu’ils ne savent pas ce qu’ils demandent : ils ne savent pas que la gloire de Jésus se manifestera pleinement sur le bois de la croix. Sont-ils prêts à être placés de part et d’autre du Christ en croix ?

Si nous nous disons prêts à boire à la coupe du Seigneur ou à être baptisés du même baptême que lui, le Seigneur nous rappelle qu’il s’agira de le suivre sur le chemin du renoncement de soi-même, du dépouillement des intérêts personnels, pour être, comme lui, tout dédiés au service de Dieu et au bien des autres. Demander de « siéger » au plus près du Seigneur, c’est donc choisir de se mettre en tenue de service ; c’est opter pour la petite voie qu’a promue la petite Thérèse : la voie de l’humilité et de la donation de soi-même pour les autres.

Ne nous contentons pas de nous indigner contre les deux fils de Zébédée, comme le font de manière hypocrite les dix autres apôtres ! Ce qui convient de faire en ce dimanche, c’est nous poser la question sur notre propre manière d’être chrétien. Comment je vis mon engagement chrétien, en tant qu’évêque, en tant que prêtre, en tant que religieux ou religieuse, en tant que parents ? Quelle est ma manière de gérer la parcelle d’autorité qui me revient là où je vis ? Comme service ? Comme lieu de domination des autres et de recherche de prestige ou d’intérêts personnels ?

Que le Seigneur nous donne, en ce dimanche, de purifier nos désirs pour devenir, toujours davantage, ses dignes témoins !

 

 








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