2015-10-16 14:18:00

En Indonésie, des attaques mettent des milliers de chrétiens en fuite


(RV) Des milliers de personnes ont abandonné leur maison pour fuir le district de Singkil, dans la province d’Aceh, après les épisodes violents survenus le 13 octobre 2015. Des centaines de musulmans appartenant à l’Islamic Youth Movement (Ppi) ont incendié deux églises chrétiennes et ont engagé une guérilla contre les chrétiens. Le 15 octobre 2015, d’après l’agence AsiaNews, le bilan est de deux morts parmi les assaillants et quelques blessés. Des centaines de familles, presque 7000 personnes, ont abandonné la région par crainte d'une recrudescence du conflit.

Des centaines de chrétiens cherchent refuge dans la Sumatra du Nord

Le district de Singkil est situé à l’extrême sud de la province d’Aceh, à quelques kilomètres de la frontière avec la Sumatra du Nord, où des milliers de fugitifs affluent. Dans la province d’Aceh règne la charia, la loi islamique. Dans une lettre adressée à Kelompok Bakti Kasih Kemanusiaan (Kbkk), groupe humanitaire catholique, dont le siège est à Jakarta, le prêtre Ipung Purwosuranto affirme que des centaines de personnes cherchent refuge au Nord de Sumatra.

« Des dizaines de personnes sont arrivées et ont demandé refuge à la paroisse de Saint-Michel à Tumajae, diocèse de Sibolga. Ils sont temporairement hébergés dans le presbytère et dans la maison des sœurs », affirme-t-il. D’après le père Dominikus Sibagariang, l’afflux de refugiés aurait rejoint les deux milles personnes : « Plusieurs prêtres capucins, avec l’aide des sœurs de la localité, les aident à porter leur denrée alimentaire. Il s’agit d’une mission humanitaire. La présence des prêtres donne espoir aux gens et apporte un sentiment de sécurité ».

La protestation pour la construction illégale d’églises

Les incidents de Singkil se sont produits à cause de la colère des groupes musulmans à l’égard de la construction de nombreuses églises considérées « illégales» car privées de permis de construire. Pour la première fois, la région enregistre des épisodes de haine à l’égard d’une confession religieuse : d’après Safriadi, chef du district, les communautés musulmane et chrétienne ont signé un traité de paix en 1979, puis reconfirmé en 2001, pour le maintien d’une coexistence pacifique. L’accord prévoit le droit pour les chrétiens de construire des églises, mais seulement une sur quatre permanente, les autres sont des églises mobiles appelées « undung-undung ». Aujourd’hui, explique Safriadi, le nombre de « undung-undung » est plus élevé que le nombre autorisé. Les chrétiens en comptent au moins 24, ce qui a conduit à la protestation des leaders musulmans.

 








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