2015-10-13 12:08:00

Commentaire de l'Évangile du dimanche 18 octobre


(RV) L'Évangile de ce dimanche 18 octobre, 29e dimanche du Temps ordinaire, est tiré de l'Évangile selon Saint-Luc, chapitre 10 versets 1-9.

Voici l'homélie du père Pascal Montavit.

L’Évangile de ce jour nous présente Jacques et Jean, fils de Zébédée, adressant une demande particulière à Jésus : « Accorde-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire » (Mc 10,37).

Cette requête nous montre tout le chemin que les disciples de Jésus ont à parcourir ! Lorsqu’ils parlent de siéger à droite et à gauche de Jésus, dans sa gloire, ils s’imaginent un royaume terrestre, synonyme de pouvoir et d’honneurs. Pourtant, Jacques et Jean ont déjà vécu avec Jésus. Ils ont vu comment il vivait en s’attachant à guérir les malades, passant de village en village. Mais en tout homme, il y a un besoin de reconnaissance qui se traduit souvent par une recherche d’honneurs, de places privilégiées au sein de la société. Il est important de savoir reconnaître en nous cette tendance qui peut prendre de multiples formes. Jésus ne condamne pas le pouvoir en soi. Il établit d’ailleurs Pierre à la tête de l’Église. Mais il montre comment cette autorité doit être exercée : « Le Fils de l’homme lui-même n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude » (Mc 10,45). L’exercice d’une responsabilité implique donc de boire à la coupe que Jésus lui-même va boire. Il y a une part de souffrance, de sacrifices dont il faut avoir conscience.

Il est important de noter qu’une charge pastorale en Église, au service du Royaume de Dieu, est un appel. On ne fait pas soi-même cette demande. C’est ce que Jacques et Jean n’ont pas compris. L’Église ne fonctionne pas comme le monde du travail où l’on passe des concours et où il s’agit d’être le meilleur pour obtenir une fonction. Dans l’Église, on ne postule à aucun poste, mais on y est appelé par l’intermédiaire d’autres hommes que Dieu lui-même a autrefois appelés, c’est à dire les Apôtres.

Lorsque Jésus leur demande s’ils peuvent boire à la coupe qu’il boira lui-même, ils répondent : « Nous le pouvons » (Mc 10,39). Et de fait, Jésus confirme qu’ils y boiront. Cela met en lumière un autre piège dans notre vie de chrétien. Parfois, le Seigneur nous appelle réellement à une mission particulière. Nous le percevons au fond de nous-mêmes lorsque nous sommes en prière. Mais nous pouvons être impatients et vouloir anticiper les événements au lieu d’attendre le temps de Dieu.

Un autre piège est celui de la jalousie. Les dix autres Apôtres ont entendu la demande de Jacques et Jean et ils s’indignent. S’ils s’indignent c’est certainement  parce qu’ils pensent qu’ils auraient dû faire cette demande, eux-mêmes, auparavant. La jalousie s’installe alors. Nous touchons là un point essentiel de notre identité de chrétien. Savoir reconnaître quelle est notre place, l’accepter et nous réjouir de cela. Il est important de pouvoir regarder l’ensemble de ce que nous sommes, de notre vie, avec ses joies et ses peines, et d’être en mesure de rendre grâce pour tout. Dans le livre de Job, il est dit cette phrase étonnante : « Si nous accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter de même le malheur » (Job 2,10). Bien sûr, Dieu ne veut jamais le mal, mais parfois, ce dernier peut se produire en raison de la faute originelle et de la liberté de choix de l’homme. Pouvoir louer Dieu pour ce que nous sommes, un homme, une femme, et pour notre vie, est une grande grâce. Nous pourrions même dire une réconciliation avec Dieu. Cette réconciliation est la condition pour ne pas tomber dans le piège de la jalousie.

En ce jour, nous pouvons prier pour mieux comprendre quelle est la place, la mission que le Seigneur nous confie au sein de l’Église, sans comparaison ni jalousie. Le chemin vers la paix et le bonheur passe par là. 








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