2015-10-12 17:40:00

Synode : Le synode est bien lancé, selon le Cardinal Philippe Ouedraogo


(RV) - Entretien

Le Cardinal Philippe Ouedraogo, archevêque de Ouagadougou au Burkina Faso fait partie des pères synodaux africains qui participent à la XIVème Assemblée ordinaire du Synode des évêques consacré à la vocation et à la mission de la famille dans l’Eglise et dans le monde contemporain, assemblée qui a débuté le 4 octobre 2015. Abordé par Radio Vatican, le Cardinal Ouedraogo, qui a déclaré que le synode est bien lancé, a défendu la famille qui par essence est une institution divine.

Rappelant le thème du synode, l’archevêque de Ouagadougou a souligné que ce qui est important est que ce synode réconforte notamment ceux qui vivent la vocation matrimoniale, en leur disant le dessein de Dieu sur le mariage et la famille. C’est très fondamental cet aspect, selon lui.

« Pour nous Africains, nous attendons vraiment que l’Eglise dise haut et fort, avec beaucoup de respect pour ceux qui ont d’autres opinions, l’idéal laissé par Jésus, le dessein de Dieu par rapport à l’homme et à la femme, par rapport au mariage et à la famille », a soutenu l’archevêque de Ouagadougou.

Sur le document publié par le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar, contribution de l’Eglise d’Afrique à ce synode, le Cardinal Ouedraogo a précisé : « Nous nous sommes situés dans la perspective de la volonté de Dieu par rapport au mariage et à la famille, les biens des époux, la procréation, l’éducation des enfants, les propriétés du mariage, l’unité, l’unicité, le mariage monogamique, l’indissolubilité. Ce sont là des valeurs évangéliques que nous essayons de vivre en Afrique à l’instar des autres Eglises. Certes, il y a des particularités, il y a des défis particuliers ; l’Europe en a, ce sont surtout le problème des divorcés remariés, leur admission à l’eucharistie ou à la pénitence. En Afrique nous avons aussi des défis particuliers, par exemple la polygamie, qui se vit aussi en Europe ».

Concernant le cas des divorcés remariés, qui concerne principalement l’Europe, l’archevêque de Ouagadougou a indiqué que cela n’était rien d’autre qu’une polygamie. « En Afrique, nous connaissons la polygamie coutumière selon la tradition, la polygamie simultanée. Tandis qu’en Europe, je dirais qu’ils vivent la polygamie successive », a encore fait remarquer le Cardinal Ouedraogo.

« L’année dernière en octobre justement, un artiste du nord de l’Italie avait célébré son septième mariage. Ce n’est pas la polygamie cela ? », s’est-il interrogé en reconnaissant que chaque Eglise, chaque société est confrontée à des défis particuliers. « Donc moi je suis très heureux des perspectives lancées par le Saint-Père dès la messe d’ouverture : l’Eglise doit défendre et promouvoir les valeurs fondamentales par rapport au mariage et à la famille. Sans oublier, c’est le deuxième volet non moins important, sa mission de Bon Samaritain. D’où la nécessite en tant que pasteur d’être attentif à toutes les situations et dans ce sens le Pape a raison de dire haut et fort dans Evangelii gaudium que l’Eglise doit être la maison à la porte largement ouverte où chacun y entre avec ses problèmes ».

« L’idéal sera vécue pleinement à la parousie. En attendant, chacun chemine ; il y en a qui sont plus proches de cet idéal évangélique que d’autres. L’essentiel pour nous c’est de marcher, jamais en arrière comme je dis souvent à Ouagadougou, toujours en avant, toujours en haut, toujours vers le Christ, toujours tendu vers l’idéal parce que le mariage est une réalité humaine voulue par Dieu ».

Concernant la crise sociopolitique qui a secoué son pays, le Cardinal Ouedraogo a fait savoir que le peuple burkinabè a connu un moment tragique de son histoire nationale, ce coup d’Etat militaire qui est arrivé à un mois à peine des élections. Mais le peuple a ses aspirations, le peuple était déterminé, il a contribué à ramener les choses à la normale, avant d’ajouter : « Nous sommes sur les rails et nous avons la présomption raisonnable que le Seigneur aidant nous allons pouvoir cheminer et voir le bout du tunnel par des élections libres, transparentes et acceptées par tous. Bien sûr que cela a une incidence par rapport à la vie des familles, il y a beaucoup de blessés, beaucoup de personnes ont perdu la vie par des balles réelles, plus de 200 malades sont dans les hôpitaux. Le nombre des familles touchées par ce drame, c’est vraiment très douloureux, il y a des familles qui ont perdu des enfants, il y a des jeunes, des adultes, tout cela constitue une douleur. Nous exprimons notre compassion aux uns et aux autres et nous assurons les uns et les autres de notre prière ».

Le Cardinal Ouedraogo a également adressé un message en une langue locale, parlée par la majorité du peuple burkinabè, pour encourager les familles du Burkina Faso.

On peut suivre l’entretien que le Cardinal Philippe Ouedraogo a eu avec Jean-Pierre Bodjoko :








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