2015-10-10 14:45:00

Mgr Petros Mouché : la vie difficile des familles de Mossoul


(RV) Alors que le Synode dédié à la famille est en cours au Vatican, l’archevêque syriaque catholique de Mossoul espère que ce dernier servira à attirer l’attention aussi sur les déplacés irakien, « à redonner à nos familles leur dignité ».

Mgr Petros Mouché vient d’effectuer une tournée en Italie et en France pour sensibiliser les Européens à la situation des familles chrétiennes d’Irak, déplacées au Kurdistan irakien et qui s'apprêtent à passer leur deuxième hiver loin de leur domicile. « Une vie dans des préfabriqués ou dans une caravane, cela n’aide pas les familles et crée des problèmes. La cohabitation dans des espaces aussi petits est difficile. La famille qui n’a pas de maison n’est pas tranquille, tout comme ces parents qui ont les poches vides et rien pour acheter des médicaments à un enfant malade

Un accueil massif pour éviter la dissolution d'une communauté

Mgr Mouché est un réfugié parmi d’autres. Il a quitté la deuxième ville d’Irak lors qu’elle est tombée aux mains de Daech en juin 2014. Aujourd’hui, il appelle l'Occident à accueillir plusieurs centaines de familles chrétiennes ensemble au lieu de délivrer des visas au compte-goutte. Avec les départs successifs, il redoute une dissolution de sa communauté. « Mon diocèse compte aujourd'hui 12.000 familles, soit environ 50.000 personnes. C'est quasiment un tiers de tous les syriaques catholiques. Donc si on continue à se disperser, c'est notre peuple qui va disparaître, » explique l’archevêque lors de son passage en France.

Il aimerait que les pays européens ou nord-américains accueillent dans leurs villages vides 400 ou 500 familles en même temps. « Regroupés, ils seront plus forts, leurs enfants seront scolarisés ensemble, ils pourront continuer à parler leur langue et vivre leur foi ». Le Figaro qui se fait écho de cette tournée de Mgr Petros Mouché, explique que « cette solution sonne comme un revirement », alors que l'évêque de Mossoul et de Qaraqosh plaidait jusqu'ici uniquement pour le maintien de ses fidèles en Irak, en y créant les conditions favorables. Mais l'objectif reste le même, estime le quotidien français : permettre, à terme, le retour des familles dans leurs villages, actuellement sous le contrôle de Daech. « Une fois leurs villages libérés, ils voudront rentrer chez eux », assure Mgr Mouché. 








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