L'exercice d'équilibriste des pères synodaux sur la famille

(RV) La première partie du Synode des évêques sur la vocation et la mission de la famille dans l’Eglise et dans le monde contemporain s’est achevée ce mardi en fin de matinée. Les travaux se poursuivent jusqu’à jeudi soir au sein des carrefours linguistiques, treize au total dont trois francophones dans une ambiance studieuse et sereine. Romilda Ferrauto

Si on ouvre la porte, les loups peuvent entrer dans la bergerie, mais si on se cloisonne dans les normes, on risque de se couper de la société. Un vrai dilemme pour les membres du Synode qui vont devoir proposer des pistes d’action concrètes, dans un esprit d’équipe et en toute liberté, mais en veillant surtout à ne pas se laisser conditionner ou intimider par la pression ambiante. Pas question de changer la doctrine du mariage, le Pape François l’a répété dans une mise au point pour clarifier les enjeux.

Garant de l’unité, le Saint-Père rassure, apaise, rassemble mais il attend des résultats qui aillent bien au-delà des crises conjugales et de la communion aux divorcés remariés qui semblent monopoliser, à tort, l’intérêt. Le chantier est bien plus vaste comme le prouve la diversité et la vivacité des quelque 70 interventions qui se sont succédées en moins de 24heures, certaines angoissées, passionnées, voire véhémentes.

Pour de nombreux pères du Synode, favorables à une pastorale inclusive, l’Eglise doit rejoindre le monde d’aujourd’hui tout en réaffirmant la beauté du mariage ; accompagner certes mais en vue de la conversion. Un véritable exercice d’équilibriste. Mais comme le rappelle souvent le Pape François, Dieu ne cesse de nous surprendre.