Un Pape qui s'adresse à toutes les Amériques

(RV) Que le pape soit venu aux Etats-Unis pour parler à toutes les Amériques, on en a eu l’illustration parfaite jeudi lorsque devant les élus réunis en Congrès à Washington, il a su toucher le cœur de toute l’Amérique en parlant de tous les thèmes qui lui tenaient à cœur dans ce voyage sans jamais susciter la fronde ouverte. Et pourtant on ne peut pas dire qu’il s’en soit tenu au politiquement consensuel : ni l’immigration, la peine de mort, les changements climatiques, la liberté religieuse, ou encore la défense du mariage entendu comme cellule de base de la société n’ont été laissés de côté alors que les débats sur ces thèmes ont parfois des accents de furieuse âpreté. « Vous êtes le visage de ce peuple, a dit le pape aux élus américains ; Vous êtes appelés à défendre et à préserver la dignité de vos concitoyens dans la recherche inlassable et exigeante du bien commun, car c’est le principal objectif de toute politique ».

Cette Amérique, de l’effort de tous, le Pape l’a invitée à toujours savoir en quelque sorte puiser dans la diversité de ces origines. L’étape new-yorkaise du Saint-Père se prolongera par la visite attendue au siège de l’ONU, et à Ground Zero pour une rencontre interreligieuse en ce lieu de mémoire blessée, la visite à l’Ecole de Notre-Dame des Anges où il rencontrera des enfants et des familles d’immigrés et, à la fin, la messe au Madison Square Garden où sont attendus des milliers de fidèles.

« Une nation peut être considérée comme grande quand elle défend la liberté comme Lincoln l’a fait, quand elle promeut une culture qui permet aux personnes de ‘‘rêver’’ de droits pléniers pour tous leurs frères et sœurs, comme Martin Luther King a cherché à le faire ; quand elle consent des efforts pour la justice et la cause des opprimés, comme Dorothée Day l’a fait par son travail inlassable, fruit d’une foi devenue dialogue et semence de paix dans le style contemplatif de Thomas Merton » a dit le Pape à une Amérique absolument subjuguée. Au Congrès jeudi, les élus se sont levés pas moins de 36 fois pour applaudir à tout rompre et marquer leur assentiment au message du Pape.

De Philadelphie, Albert Mianzoukouta, Radio Vatican