2015-09-22 16:37:00

Burkina Faso : Les évêques en appellent à la conscience de chacun et au dialogue


Les événements survenus ces jours derniers au Burkina Faso ne laissent indifférent personne, surtout pas les évêques de l’Eglise-famille dans ce pays. Pasteurs du troupeau de Dieu à eux confié, les évêques burkinabé, pays où l’actualité est désormais dominée par la violence au lendemain de la destitution par des putschistes des institutions de transition, ont réagi dans un récent communiqué, signé des membres du Conseil permanent de leur conférence. Dans leur déclaration, les évêques s’adressent aux fils et filles de l’Eglise-Famille de Dieu au Burkina Faso, mais aussi à tous les hommes et femmes de bonne volonté.

Les évêques burkinabé reviennent tout d’abord sur leur message d’il y a quelques jours, relatif aux élections dans le pays, notamment la présidentielle initialement prévue pour le 11 octobre prochain. « Dans notre message du 6 septembre dernier nous vous adressions un appel à une conversion personnelle et collective pour la recherche et la sauvegarde de la paix sociale. Nous vous invitions à une prière fervente pour que les élections prévues le 11 octobre 2015 se déroulent de manière apaisée et crédible », rappellent les évêques du Burkina Faso.

« Nous espérions la paix… Mais hélas (cf. Jér 14,19) », poursuivent-ils, précisant que « mercredi 16 septembre, une prise d’otages concernant le Président du Faso et son gouvernement réunis en Conseil de ministres est venu mettre brutalement fin au processus de la transition et aux attentes de tout un peuple ». Les prélats « déplorent les violences et leurs conséquences funestes : pertes en vies humaines, blessés et destruction de biens », tout en présentant leurs « sincères condoléances aux familles des victimes » et souhaitant « aux blessés un prompt rétablissement ». 

Commentant l’attitude des auteurs du coup d’état qui semblent inscrire leur acte dans la ligne de « l’insurrection victorieuse du peuple des 30 et 31 octobre 2014 », les évêques burkinabé membres du Conseil permanent de leur Conférence soulignent que « même dans la lutte contre l’exclusion, la violence ne peut pas être privilégiée par rapport au dialogue ».

Pour le bien de leur peuple, les archevêques et évêques du Burkina Faso en appellent à la conscience de chacun, estimant que ce coup d’état leur « attire des sanctions de l’Union africaine et de nombre de partenaires de leur pays ». Sanctions qui frappent encore toujours plus durement leurs populations qui vivent selon eux la précarité.

Conscients que « la sagesse doit prendre le pas sur les passions et les ambitions personnelles ou corporatistes », les archevêques et évêques burkinabé membres du Conseil permanent en appellent ainsi, à la sagesse des dirigeants du pays et de la Communauté internationale pour les épargner de telles souffrances dont le peuple écrivent-ils n’est aucunement responsable. Ils exhortent toutes les parties prenantes à « un dialogue vrai, clair, franc et respectueux des valeurs pour lesquelles le peuple s’est insurgé ».

En somme, les évêques burkinabé invitent les fils et filles de leur pays, « à redoubler d’ardeur et de confiance dans la prière pour leur pays car, si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain ; si le Seigneur ne garde la ville, c’est en vain que la garde veille » (Ps 126,1). Ils les invitent également à manifester leur compassion et leur solidarité avec les victimes en organisant une quête spéciale et dont les fruits seront collectés au niveau diocésain pour être acheminés à la Conférence épiscopale au profit des victimes.

 








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