2015-09-19 17:14:00

Les Cubains attendent François avec l'espérance d'un avenir meilleur


(RV) La visite du Pape François suscite une grande espérance à Cuba. Pour l’accueillir dignement,la cathédrale de La Havane et celle de Holguín ont été rénovées, les rues pavées, les édifices repeints, souligne l’AFP. Dans la capitale, un autel imposant a été installé sur la place de la Révolution, lieu symbolique de la révolution cubaine où le Saint-Père célèbrera dimanche une messe animée par une chorale de plus de 200 personnes. A côté du gigantesque portrait de Che Guevara, deux grandes affiches ont été accrochées aux bâtiments, l'une représentant le Christ de la miséricorde et l'autre mêlant des photos du Pape François et de mère Teresa. L'engouement médiatique est palpable : près d'un millier de journalistes cubains et étrangers sont accrédités pour couvrir cette visite.

La population a le sentiment de vivre une période charnière, relève notre envoyé sur place Sergio Centofanti : « Les Cubains veulent exprimer leur gratitude au pontife argentin qui a joué un rôle déterminant dans le rapprochement historique avec les Etats Unis. Et on peut déjà déceler des signes du changement amorcé, rappelle notre collègue du service italien de Radio Vatican. L’Église a gagné des espaces de liberté, même si le taux de catholiques pratiquants reste très faible. L’espoir renaît même si la pauvreté ne recule pas. 50 000 jeunes ont encore quitté le pays au cours des trois derniers mois. Missionnaire de la miséricorde, le Saint-Père parcourra les rues à bord d’une voiture découverte pour apporter la bonne nouvelle de l’amour de Dieu, qui est fait de tendresse, certes, mais aussi de liberté et de justice. »

À Cuba, le Pape François aura à ses côté le cardinal Ortega, archevêque de la Havane. Ce prélat de 79 ans qui fut interné dans un camp de travail en 1966 a fortement contribué pendant des décennies aux efforts de rapprochement du régime castriste avec l’Église catholique et le monde extérieur. Convaincu que le pontife argentin saura parler à la population, il se réjouit de la décision des États-Unis d’alléger les restrictions commerciales et des voyages qui pèsent sur Cuba, un bouffée d’oxygène pour la population étranglée par l’embargo : « C’est un signe extraordinaire, un nouvelle très appréciée, certainement liée à la visite du Pape François qui soutient le dégel entre les deux anciens ennemis de la guerre froide. Le Souverain Pontife a été beaucoup plus qu’un médiateur, a rappelé l'archevêque de La Havane, sur Radio Vatican. Il a été un catalyseur avec sa formidable capacité d’agir dans le cœur des hommes. Ce voyage aura un impact important pour le monde entier. Car grâce à l’influence du Pape François on peut espérer un avenir meilleur pour l’humanité. »

Deux mois après le rétablissement officiel des relations diplomatiques entre Washington et La Havane, et à la veille du voyage du Saint-Père, les États-Unis ont donc posé un geste symbolique. Principale innovation, les limites sur le montant des transferts de fonds de la diaspora cubaine vers leur île seront purement et simplement levées à partir de lundi. Cependant l’embargo qui frappe l’île communiste depuis plus de cinquante ans reste en vigueur. Et ce n'est pas le seul obstacle à la normalisation complète des relations entre les deux pays : Washington et La Havane devront également s'entendre sur la fermeture de la base américaine de Guantanamo et sur l'indemnisation des expropriations menées après la révolution castriste de 1959. Le Saint-Siège espère que la libéralisation économique attendue puisse conduire aussi à une plus grande ouverture du point de vue des droits de l'Homme.








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