2015-09-12 12:13:00

Benedict Daswa, le premier bienheureux d'Afrique du Sud


(RV) L'Église catholique d'Afrique du Sud, minoritaire dans le pays, va honorer ce dimanche le premier martyr de son histoire récente. Benedict Daswa (1946-1990), un laïc, père de famille, sera béatifié au sanctuaire qui porte son nom, à Tshitanini, dans la province du Limpopo. C'est le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, qui présidera cette messe ce dimanche 13 septembre, à 10h heure locale.

Le 2 février 1990, quelques jours après avoir refusé de verser une obole pour un rite visant à chasser des prétendues sorcières, à la suite d'un orage interprété comme une malédiction par les chefs du village, cet homme de 45 ans, Benedict Samuel Tshimangadzo Daswa, était agressé et frappé à mort à l’aide de pierres et de bâtons, son corps étant couvert d’eau bouillante. L'aura de ce jeune homme issu du clan Lemba, baptisé à l'adolescence, marié et père de huit enfants, suscitait des jalousies dans le village. En plus du soin de la ferme familiale, il était instituteur et directeur d'une école primaire, développant de nombreuses activités pour la jeunesse aussi durant le week-end et les vacances. Il avait doté le village d'un centre sportif et d'un terrain de football. Sa famille a fait le choix de pardonner à ses assassins, qui n'ont jamais été inquiétés par la justice sud-africaine.

« Benedict Daswa était un laïc catholique engagé et un mari aimant, père d’une nombreuse famille, enseignant passionné et catéchiste volontaire, un membre actif et charitable de la communauté » affirmait fin août Mgr Stephen Brislin, Archevêque du Cap et Président de la SACBC, Conférence épiscopale réunissant les Evêques du Botswana, d’Afrique du Sud et du Swaziland, dans un message publié à l'approche de la béatification de ce premier martyr sud-africain reconnu par l’Eglise.

Benedict Daswa, soulignait le message, « a pris au sérieux l’appel à la sainteté que nous tous avons reçu au baptême. Il constituera un modèle et un puissant intercesseur pour tous les catholiques de notre région et en particulier pour les hommes jeunes, mariés et pères de famille ».

Mgr Brislin rappelait les motivations qui ont porté au martyre du jeune catholique sud-africain : « Le grand courage moral et sa passion pour la vérité portèrent Benedict à s’opposer ouvertement et publiquement aux croyances et aux pratiques de sorcellerie. Ce courageux témoignage de foi le conduisirent au martyre. Conscient de la peur instillée par la pratique consistant à identifier les sorcières, du mal qu’elle causait aux relations sociales et des meurtres de personnes innocentes auxquels elles conduisaient, il était prêt à s’opposer à ces pratiques qui perdurent encore aujourd’hui, par amour pour le Christ et au prix de sa vie ».

Sa femme s'est éteinte en 2008. Son plus jeune fils, Lufuno Daswa, n'a que 25 ans : il est né quatre mois après l'assassinat de son père. Il a récemment témoigné de l'expérience vécue par sa famille lors d'un retraite du Chemin néocatéchuménal, au Cap, en février 2015.

(avec Fides)


 

 








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