2015-09-06 19:51:00

Commentaire de l'Évangile du dimanche 6 septembre


(RV) Le père Pascal Montavit évoque l'Évangile de ce dimanche 6 septembre, tiré du chapitre 7 de Saint-Marc.

 

L’Évangile de ce jour est celui de la guérison d’un sourd-muet. Cet homme est amené à Jésus afin que le Seigneur pose la main sur lui. La foule a bien compris qu’un seul contact avec Jésus peut opérer des miracles. Cette première affirmation de ce récit évangélique doit nous faire penser à la communion au cours de l’Eucharistie. Si le toucher de la main de Jésus peut guérir un sourd-muet, combien plus son Corps, que nous recevons durant la messe peut-il nous guérir de toute maladie !

Il est assez surprenant de voir Jésus emmener le sourd-muet à l’écart, loin de foule. Jésus veut le soustraire aux regards des gens, aux attentes des uns et des autres pour qu’il puisse vivre pleinement sa guérison. En effet, il est important de prendre conscience du poids que peut parfois exercer sur nous notre entourage. Nous pensons être libres par rapport aux autres, mais le sommes-nous vraiment ? Savoir se retirer dans un lieu calme pour nous mettre dans la présence de Dieu est indispensable dans notre vie de chrétien.

Jésus met les doigts dans ses oreilles et prend de la salive pour lui toucher la langue. Ces gestes peuvent surprendre. Ils manifestent la création nouvelle que le Seigneur est en train d’opérer dans la vie du sourd-muet. Puis, il lève les yeux au ciel, soupire, et lui dit « Ephata », c’est à dire « ouvre-toi » (Mc 7,34). Jésus s’adresse à l’homme dans sa totalité, dans tout son être, lorsqu’il lui dit : « Ephata ». Jésus l’invite à s’ouvrir pour accueillir la Grâce qu’il veut lui donner. Cette notion d’ouverture est essentielle. Elle renvoie à la capacité de l’homme de dire ‘non’ ou ‘oui’ à Dieu. L’homme peut se fermer ou s’ouvrir à la présence du divin. Parfois, les événements de la vie conduisent à la révolte et à la fermeture du cœur. On reproche à Dieu la souffrance, la mort ou encore l’injustice. Et il est vrai que notre monde n’est pas exempt de ces réalités. Mais celui qui se rebelle contre Dieu à cause de la mort pourrait aussi rendre grâce pour la vie qui lui a été donnée. Celui qui souffre de la maladie peut aussi rendre grâce pour toutes les années passées en bonne santé. L’homme a tendance à se focaliser sur les épreuves comme si richesse, amour et bonne santé lui étaient dues. Cela, Jésus ne l’a jamais dit. Il nous a invités à nous réjouir aux temps de joie et à prendre le deuil aux temps de peine, vivant chaque chose avec lui, dans sa présence. Jésus disait un jour : « Nous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé ! Nous avons entonné un chant funèbre, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine » (Mt 11,17).

Le cheminement du chrétien est un chemin d’humilité. Ce mot est très souvent mal compris. Il ne s’agit pas de se déprécier – ce qui n’est souvent qu’une manière détournée d’attirer le regard des autres –, mais de reconnaître que nous sommes dépendants de Dieu. Ce chemin d’humilité nous fait aussi comprendre que notre véritable patrie est dans les cieux, que nous ne sommes que de passage ici-bas. Parce que nous ne sommes que pour un temps sur terre, certains disent : « Profitons au maximum ! ». Saint Paul répond : « Tout est permis, mais tout n’est pas profitable » (1 Co 6,12).

Aujourd’hui, entendre pour nous personnellement cette parole de Jésus, « Ephata », signifie s’ouvrir aux réalités du Ciel, à la présence de Jésus à nos côtés et à la vie éternelle qu’il veut nous donner. 








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