2015-08-22 16:43:00

Méditation du XXIè dimanche du Temps ordinaire


Le Père jésuite Antoine Kerhuel, Conseiller général du Préposé général de la Compagnie de Jésus nous introduit à la méditation avec les lectures du XXIe dimanche du Temps ordinaire:

Arrêtons-nous un moment sur deux textes proposés dans la liturgie de ce dimanche. Ces lectures nous posent en effet des questions que nous ne pouvons pas éviter : comment voulons-nous vivre ? qui voulons-nous suivre ?

La première lecture, tirée du livre de Josué, nous présente un acte solennel. Toutes les tribus d’Israël sont réunies en un lieu, Sichem et Josué interroge le peuple : qui voulez-vous servir ? voulez-vous servir le Seigneur, ou bien les dieux du pays d’où vous venez, ou encore les dieux du pays où vous entrez ? Le peuple répond : C’est le Seigneur notre Dieu, qui nous a libérés de l’esclavage en Egypte, que nous voulons servir. Le pacte scellé à Sichem est une décision de très grande portée, qui oriente toute la vie d’Israël.

L’extrait de l’Evangile de Jean lu ce dimanche nous place – également - devant une demande radicale. Alors que Jésus se rend compte que plusieurs de ses disciples sont choqués par son enseignement et s’apprêtent à le quitter, il se tourne vers les Douze et les interroge : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre prend la parole et déclare : « Seigneur, vers qui pouvons-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »

Nous pouvons ici faire deux remarques :

Première remarque. Qu’il s’agisse du peuple d’Israël à l’époque - très reculée - de l’entrée en Terre Promise, ou qu’il s’agisse du groupe des Douze réunis autour de Jésus…dans un cas comme dans l’autre, tous sont appelés à la liberté pour répondre à la question : comment souhaitez-vous orienter votre vie ?

Deuxième remarque. Les réponses données ne résonnent pas comme des engagements pris à l’aveuglette. Dans un cas comme dans l’autre, les réponses s’appuient sur la mémoire d’événements concrets, sur la mémoire d’expériences de vie : le peuple d’Israël fait référence à sa libération de l’esclavage (la sortie d’Egypte) et Simon-Pierre, au nom des Douze, souligne qu’ils ont appris à connaître Jésus, en écoutant sa parole au quotidien, et qu’ils ont ainsi découvert que Jésus est le Saint de Dieu.

Nous sommes aujourd’hui, nous qui écoutons ces textes, un peu comme le peuple d’Israël à Sichem et un peu comme les Douze auxquels Jésus demande : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »

Nous recevons cette invitation à la liberté, et nous ne pouvons donner notre réponse qu’en nous souvenant de tout ce que le Seigneur a déjà fait pour nous. Dans notre vie, nous avons connu des réussites et des échecs, nous avons traversé des épreuves, nous avons bâti des projets, nous avons construit des relations d’amitié et d’amour…tout n’a pas été facile tous les jours.

Et pourtant, si nous nous arrêtons et songeons à notre existence, nos yeux s’ouvrent-ils à la présence de Celui qui, malgré tout, a été avec nous afin de nous conduire vers la vie ? Dans la Bible, Dieu n’a pas protégé son peuple des épreuves, mais Dieu a été avec son peuple dans les épreuves : plus précisément, Dieu a conduit son peuple au-delà des épreuves. En Jésus, ce Dieu s’appelle Emmanuel, ce qui signifie « Dieu avec nous ». Ayons donc confiance dans le « oui » que, jour après jour, nous disons au Seigneur ! Nous disons « oui » à Celui qui nous conduit vers la vie dans les moments de joie comme aux temps des épreuves. Ce « oui », nous le disons parce que nous nous souvenons de la manière dont Il nous a déjà fait goûter, entrapercevoir, pressentir où se trouve la vie, la vraie vie.

Aujourd´hui, n’ayons pas peur de reprendre les paroles que Simon-Pierre adresse à Jésus: « Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »








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