2015-08-20 07:12:00

La population brésilienne en colère face à la corruption


(RV) Nouvelles manifestations au Brésil, cette fois ce sont les pro-Dilma Rousseff qui se mobilisent : ils se sont donnés rendez-vous ce jeudi 20 août pour apporter leur soutien à la présidente. Le gouvernement de gauche veut montrer que lui aussi peut mobiliser ses troupes. Dimanche, entre 900 000 et 2 millions d’opposants sont descendus dans tout le pays pour réclamer la destitution de la chef d’Etat. Dilma Rousseff a été réelue de justesse il y a moins d’un an. Elle refuse de démissionner malgré le scandale de corruption qui entache son parti.

Sao Paulo, Rio de Janeiro, Brasilia et une centaine d'autres villes, les Brésiliens se sont exprimés en masse dimanche. Dans les rues teintées de jaune et vert, 900 000 personnes ont manifesté selon les chiffres de  la police, jusqu’à 2 millions d’après les organisateurs.

C’est la droite qui a lancé la mobilisation contre leur présidente de gauche, avec, pour la première fois, le soutien officiel de chef de l’opposition, Aecio Neves, chef du Parti social démocrate brésilien et perdant de la présidentielle de 2014.

“Démission ”, “destitution ” criaient les manifestants rassemblés contre Dilma Rousseff dimanche. Selon ses opposants, la présidente n’a plus sa place au pouvoir. Déjà en mars et en avril dernier, ils étaient des centaines de milliers à réclamer le départ de la présidente.

La candidate de gauche a été réélue avec 51,6% des voix en octobre dernier. Moins de douze mois après, son deuxième mandat est vivement critiqué. Sur le plan économique, pour faire face à une vague de chômage et à la récession, Dilma Rousseff a dû adopter des mesures d'austérité impopulaires.

Mais la goutte d’eau c’est le scandale de corruption. Une histoire de gros sous autour du géant pétrolier Petrobras, plus grosse entreprise publique du Brésil, éclabousse son Parti des travailleurs (PT). Le Tribunal suprême électoral devra déterminer si la campagne de la présidente a été financée par de l'argent détourné de Petrobras.

A 64 ans, Dilma Rousseff a vu en quelques mois sa popularité chuter brutalement, à 8%, à un niveau historiquement bas.

Crise politique, récession économique et scandale financier, Dilma Rousseff rassemble le cocktail parfait pour un désaveu de la population selon Stéphane Monclaire, politologue et spécialiste du Brésil. Il est interrogé par Blandine Hugonnet.

 

 








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